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jeudi 26 septembre 2019

Des jihadistes français ont quitté la Syrie pour l’Asie et le Sahel


D’après les confidences faites par un responsable à l’agence Reuters, pus de 260 ressortissants français ayant rejoint l’État islamique [EI ou Daesh] ont été remis à la France par la Turquie depuis 2014.

« Grâce à la coopération entre nos services de renseignement et de police, nous avons depuis septembre 2014 eu 261 Français, combattants et membres de leur famille, renvoyés de Turquie vers la France pour y être judiciarisés », a en effet déclaré cette source « proche du dossier ».

Ces retours se font dans le cadre du « protocole Cazeneuve », mis en place avec Ankara il y a maintenant cinq ans. Et c’est grâce à cette disposition que, le 24 septembre, Jennifer Clain, la nièce de Fabien et Jean-Michel Clain, deux cadres de l’EI qui revendiquèrent les attentats de Paris et de Saint-Denis, commis le 13 novembre 2015, est revenue en France avec ses cinq enfants, sa belle-mère, sa belle-soeur [elle même accompagnée par ses quatre enfants].

Si certains membres français de l’EI ont été arrêtés, puis transférés en France pour y être judiciarisés, d’autres ont réussi à passer sous les radars… Et une quarantaine ont quitté la Syrie pour rejoindre d’autres branches de l’organisation terroriste active dans le monde, d’après les propos tenus par le préfet Pierre Bousquet de Florian, le coordinateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste, devant le Centre de réflexion sur la sécurité intérieure [CSI] et rapportés par l’AFP.

Ainsi, selon le préfet Bousquet de Florian, « 39 jihadistes français » ont quitté la province syrienne d’Idleb pour rejoindre des « wilayat » de l’EI en « en Asie du Sud-Est, en Afghanistan et dans la zone sahélienne. »

Dans le même temps, un seul individu a quitté la France pour rejoindre la Syrie.

Reste que pour le coordinateur national du renseignement, la menace terroriste est loin d’avoir disparu. « Tous les éléments qui ont nourri les attentats sont encore en place », a-t-il souligné.

« Le risque de menace projetée du Levant a bien baissé mais l’EI s’est montré extrêmement résilient […] il a des réserves, des réseaux dans le pays », expliqué le préfet, en citant ceux qui ont vainement tenté de rejoindre la Syrie ou l’Irak, ceux qui veulent faire « le jihad à la maison » grâce à des turoriels ou encore le « grand nombre de convertis » à un islam ultra radical. En outre, a-t-il rappelé, les chefs de l’EI et d’al-Qaïda demandent des attentats » à leurs sympathisants, comme l’a encore fait récemment Ayman al-Zawahiri, l' »émir » du réseau terroriste fondé par Oussama Ben Laden.

L’estimation du préfet Bousquet de Florian rejoint celle faite par le groupe d’experts des Nations unies mandatés pour suivre l’application des sanctions imposées aux organisations jihadistes.

« Les facteurs sous-jacents qui favorisent le terrorisme sont tous bien là, plus menaçants peut-être que jamais auparavant. Cela laisse penser que la diminution du nombre d’attaques terroristes ne
sera probablement que temporaire, jusqu’à ce que l’EI parvienne à se remettre sur pied et à se réorganiser, qu’al-Qaida intensifie son activité terroriste à l’échelle internationale ou que d’autres organisations fassent leur apparition sur la scène terroriste », a-t-il en effet souligné dans son dernier rapport.