jeudi 4 juillet 2019
Une frappe américaine a décimé l’état-major d’un groupe djihadiste lié à al-Qaïda
L’organisation jihadiste Hayat Tahrir al-Cham [ex-Front al-Nosra], bien implantée dans la province syrienne d’Idleb, ayant rompu tout lien avec al-Qaïda [c’est ce qu’elle assure depuis près de trois ans], un nouveau groupe fit son apparition au début de l’année 2018 : le Tanzim Hurras ad-Din [THD].
Dans le communiqué par lequel il se fit connaître, ce nouveau groupe appela, en février 2018, l’ensemble des jihadistes à s’unir pour combattre le régime syrien. Ce qui amena plusieurs petites formations, comme Jaysh al-Malahim, Jaysh al-Badiya et Jaysh al-Sahel, à rompre avec HTS pour le rejoindre. Elles furent imitées par la suite par Saraya Kabul, Jound al-Charia et Jound al-Aqsa ainsi que par des combattants du groupe Khorassan, qui lié à al-Qaïda, sortit de l’anonymat en septembre 2014 quand il fit l’objet de raids aériens américains en Syrie.
En avril, alors dirigé par Abou Hammam al-Chami, un Syrien ancien membre du Front al-Nosra, le THD prêta officiellement allégeance à Ayman al-Zawahari, le successeur d’Oussama ben Laden à la tête d’al-Qaïda. Puis, quelques jours plus tard, le groupe s’allia avec Ansar al-Tawhid pour former la coalition Nusrat al-Islam. Cette dernière sera rejointe par d’autres mouvements, tels le Front Ansar Dine et Ansar al-Islam.
Le Tanzim Hurras ad-Din, apparemment relativement bien équipé, est actif dans des secteurs des provinces de Hama, Alep et Lattaquié ainsi que dans celle d’Idleb, où les forces syriennes et russes intensifient depuis quelques semaines leur activité.
Mais, ces dernières ne sont pas à l’origine des raids aériens qui viennent de décimer l’état-major du Tanzim Hurras ad-Din. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], qui s’appuie sur un réseau d’informateurs en Syrie, le groupe aurait perdu 8 combattants, dont « six chefs » [deux Tunisiens, deux Algériens, un Egyptien et un Syrien] lors d’un « bombardement ayant visé une réunion dans […] un secteur à l’ouest d’Alep », voisin d’Idleb, a-t-il affirmé, ce 1er juillet, sans être en mesure de préciser la source de ces frappes.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour en savoir davantage. En effet, l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a par la suite indiqué être à l’origine de ce bombardement contre le groupe THD.
« Les forces américaines ont réalisé une frappe contre des dirigeants d’al-Qaïda en Syrie [AQ-S] dans un centre de formation situé près de la province d’Alep, en Syrie, le 30 juin 2019. Cette opération a visé des responsables d’AQ-S soupçonnés d’avoir planifié des attaques menaçant des citoyens américains, nos partenaires et des civils innocents », a expliqué l’US Centcom dans un communiqué.
« Le nord-ouest de la Syrie reste un lieu sûr où les dirigeants de l’AQ-S […] planifient des attaques dans toute la région. Avec nos alliés et partenaire, nous continuerons de viser Daesh [État islamique ou EI] et al-Qaïda afin d’empêcher ces deux groupes d’utiliser la Syrie comme un refuge sûr », a encore assuré l’US Centcom.
Par ailleurs, la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis a récemment conduit plusieurs frappes contre l’EI dans l’est de la Syrie. Tel a été le cas le 18 juin, dans le secteur d’Abou Naytl, où a été mené l’opération la plus importante depuis la fin du « califat », le 26 mars 2018.
Et un raid planifié a été mené le 24 juin contre un « lieu utilisé par des combattants de Daesh pour y stocker des armements et fabriquer des engins explosifs improvisés », a indiqué l’État-major des armées [EMA], en confirmant la participation des Rafale de l’armée de l’Air basés en Jordanie.