Une ancienne star du football syrien devenu combattant rebelle, dont le parcours avait fait l'objet d'un documentaire primé, est décédé de ses blessures samedi après avoir affronté les forces du régime dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué sa faction.
Abdel-Basset al-Sarout était un gardien de but de 27 ans, originaire de la ville de Homs (centre). Il était devenu l'interprète le plus populaire des chansons contestataires après le début du soulèvement syrien en mars 2011.
Après la répression brutale par le régime de Bachar el-Assad des manifestations pacifiques, Sarout était devenu commandant au sein de la rébellion. Le documentaire «Retour à Homs» du réalisateur Talal Derki, qui retrace son parcours, a reçu en 2014 le Grand prix du jury au festival américain du cinéma indépendant de Sundance.
Jamil al-Saleh, commandant de sa faction rebelle Jaich al-Ezza, a annoncé la mort de Sarout sur Twitter, le qualifiant de «martyr» mort «en combattant au nom d'Allah». Il a également diffusé une vidéo montrant Sarout chantant «Nous reviendrons, Homs», en référence à sa ville natale reprise par le régime aux rebelles.
Un autre commandant du groupe rebelle, Mahmoud al-Mahmoud, a confirmé sa mort, affirmant qu'il avait été «blessé avant-hier dans la bataille pour libérer Tal Maleh», un village dans le nord de la province de Hama.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait auparavant rapporté qu'il avait été blessé dans des affrontements dans la nuit de jeudi à vendredi avant de succomber à ses blessures samedi.
Des opposants syriens lui ont rendu hommage sur Twitter. «Le gardien de but de la liberté, l'icône de Homs, le chanteur de la place publique, le son inoubliable de la révolution syrienne est tombé en martyr», a écrit le chercheur et opposant Ahmad Abazeed.
Hadi al-Bahra, membre du Comité des négociations syriennes, qui représente les principaux groupes d'opposition, a écrit: «Sarout restera en vie (...) Il est mort en espérant réaliser les rêves des Syriens».
Abdel-Basset al-Sarout avait été évacué en 2014 de Homs, après un accord avec le régime pour mettre fin à deux ans de siège du centre historique de la ville, selon l'OSDH. Son père et quatre de ses frères avaient été tués dans des bombardements ou combats à Homs, d'après l'ONG.
Selon l'OSDH, le village de Tal Maleh où il a été blessé a été pris au régime à la faveur d'une contre-attaque lancée jeudi par des djihadistes et des rebelles islamistes. Près de 215 combattants sont morts depuis jeudi, d'après l'OSDH qui précise que 65 combattants du régime et 48 djihadistes et rebelles ont été tués dans la seule journée de samedi.
La province de Hama où se trouve Tal Maleh jouxte celle d'Idleb, dominée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). Cette région est le théâtre depuis fin avril d'un regain de violence, alors que le pouvoir de Bachar el-Assad et son allié russe bombardent quasi-quotidiennement le secteur.
Plus de 330 civils ont été tués dans ces raids depuis fin avril, selon l'OSDH et plus de 270.000 ont été déplacées, d'après l'ONU. Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés.
ATS