samedi 11 mai 2019
L’intégration d’une arme laser sur les Stryker est en bonne voie
Dérivé du Piranha III du suisse Mowag et produit par General Dynamics Land Systems, le véhicule de combat d’infanterie Stryker constitue, depuis le début des années 2000, l’épine dorsale des forces médianes numérisées de l’US Army.
Doté d’un moteur de 350 chevaux lui permettant de rouler à la vitesse de 100 km/h sur route avec sa masse de 18 tonnes, ce blindé est en effet connecté au réseau numérique militaire ISTAR [Surveillance, Target Acquisition, and Reconnaissance], théorisé par la doctrine appelé « Network Centric Warfare ». Pouvant transporter jusqu’à 11 soldats [dont 9 passagers], le Stryker est armé d’une tourelle « Protector », laquelle peut accueillir une mitrailleuse de 12,5 ou de 7,62 mm et un lance-grenade de 40 mm.
Cependant, en 2015, l’US Army a souhaité disposer de véhicules Stryker avec une puissance de feu accrue, notamment pour ceux déployés en Europe. Ce qui a donné lieu à la version « Stryker Carrier Vehicle Dragoon » [ICV-D], c’est à dire un blindé armé d’un canon de 30 mm capable de tirer 200 coups par minute. Depuis, d’autres développements ont été lancés.
Ainsi, il a été question d’intégrer au Stryker le système CROWS-II [Raytheon Common Remote Operations Weapon Station II] afin de lui permettre de tirer des missiles anti-char Javelin sans obliger les fantassins qu’il transporte à s’exposer au feu ennemi pour mettre en oeuvre leur station de tir.
Le 6 mai, l’US Army a fait le point sur les évolutions prévues pour ses Stryker.
Ainsi, rappelant des propos tenus quelques semaines plus tôt par son chef d’état-major adjoint, le général James Pasquarette, l’US Army a indiqué que les Stryker serait dotés bientôt, en plus d’un canon automatique de 30 mm et d’une mitrailleuse, de deux missiles Hellfire et de quatre missiles anti-aériens Stinger, ces derniers devant leur être intégrés dans le cadre du programme SHORAD [Short-Range air Defense System].
L’intégration de missiles Stinger est motivée par les retours d’expérience [RETEX] des forces ukrainiennes dans le Donbass, ces dernières n’ayant pas été en mesure d’engager leur aviation d’attaque dans les conditions optimales en raison des systèmes de défense aérienne portables [MANPADS] mis en oeuvre par leurs adversaires. Or, considérant qu’elle n’aurait pas à faire face à une menace aérienne sérieuse tant en Irak qu’en Afghanistan, l’US Army a négligé cette capacité.
Un autre projet concernant les Stryker vise à les doter de capacités anti-drones en leur intégrant une arme laser. D’où le programme MEHEL 2.0 [Mobile Expeditionary High Energy Laser 2.0], dont les premières expérimentations ont eu lieu en 2017. À l’époque, la puissance de l’arme testée était de seulement 5 kW. Depuis, elle a significativement augmenté.
« Les soldats de Fort Still, dans l’Oklahoma, ont déjà été en mesure de détruire de petits drones à l’aider d’un laser de 10 kilowatts », indique en effet l’US Army. Et il s’agit d’aller encore plus loin. Cependant, il faudra être patient. « Les Stryker équipés de lasers de 50 kilowatts auront besoin de quelques années de plus avant de pouvoir être mis en service en 2024 », a indiqué le général Pasquarette.