jeudi 2 mai 2019
Attentat déjoué contre les forces de sécurité : Les quatre suspects envisageaient de s’en prendre aussi à l’Élysée
Le 26 avril, quatre individus, âgés de 17 à 39 ans et soupçonnés de préparer un attentat contre les forces de sécurité, ont été arrêtés dans la région parisienne et placés en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI]. Et cela dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte près de trois mois plus tôt.
Selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, ces quatre suspects, appartenant à la mouvance djihadiste, avaient l’intention de commettre un « attentat terroriste extrêmement violent ». Et, a-t-il ajouté, toutes les indications que nous avions nous ont conduits à les interpeller pour neutraliser ce risque. » Selon le Parisien, la DGSI a eu recours à des « techniques de surveillance très intrusives » pour suivre de près cette cellule terroriste, dont les membres communiquaient entre eux via une messagerie chiffrée.
Lors de leur garde à vue, à l’issue de laquelle ils ont été mis en examen et écroués, les suspects ont précisé leurs intentions. Ainsi, des « sources concordantes » sollicitées par l’AFP ont confirmé une information livrée par le Parisien et selon laquelle ils envisageait de viser le palais de l’Élysée ainsi que le commissariat de police d’Aulnay-sous-Bois.
En effet, il ressort des investigations menées par la DGSI que les 4 hommes avaient effectué des repérages dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, où est située la présidence de la République. Cependant, il n’est pas encore établi si leur intention était de s’attaquer aux forces de sécurité qui en assurent la surveillance et la protection ou de s’en prendre aveuglément à l’Élysée. Toutefois, selon Le Parisien, l’un des suspects aurait « évoqué l’idée de chercher une entrée de service. »
A priori, ce groupe, qui revendique une affiliation avec Daesh [État islamique ou EI] prévoyait de passer à l’action à l’occasion du début du ramadan. C’est ce qui aurait précipité leur arrestation, avance l’AFP.
Quant au suspect mineur, déjà condamné trois ans de prison, dont deux ans assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve, pour avoir tenté de partir en Syrie en février 2017, il a « réussi à dissimuler sa radicalisation persistante et à déjouer la surveillance des éducateurs » de la structure éducative où il avait été placé, a expliqué une source proche de l’enquête à AFP. Quant aux trois autres, ils étaient connus de la justice pour des faits de droit commun.
Par ailleurs, l’EI a déjà tenté d’attaquer les institutions démocratiques de pays occidentaux. L’organisation a en effet revendiqué, en 2014, la fusillade l’Ottawa, qui avait commencé au Monument commémoratif de guerre avant de se terminer au Parlement du Canada. Même chose en mars 2017 pour l’attentat de Westminster, siège du Parlement britannique.