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mardi 21 mai 2019

« Abou Khader » chef de l’ex-Front al-Nosra interpellé aux Pays-Bas




C’est une nouvelle affaire qui risque de faire désordre, alors que certaines formations politiques remettent en cause les accords de Schengen à l’occasion de la campagne des élections européennes. En effet, ce 21 mai, la police néerlandaise a indiqué avoir interpellé, à Kapelle, un ressortissant syrien qui, âgé de 47 ans, bénéficie depuis 2014 d’un permis d’asile temporaire aux Pays-Bas.

La cause? Il est accusé « d’avoir participé à la lutte armée en Syrie en tant que commandant d’un bataillon terroriste » de l’ex-Front al-Nosra, connu sous le nom de « Ghuraba’a Mohassan », a expliqué le ministère public néerlandais. Et plus encore. Cet homme, dont le nom de guerre était « Abou Khader », est soupçonné d’avoir « commis des crimes de guerre et des crimes terroristes en Syrie », a-t-il ajouté.

La police néerlandaise a indiqué avoir saisi des documents, un ordinateur ainsi qu’un téléphone lors de la fouille du domicile du suspect. Le domicile d’un autre suspect, en contact avec cet ancien cadre présumé d’al-Nosra, a également été perquisitionné à Ede.

L’arrestation de ce « Abou Khader » a été réalisée dans le cadre d’une action coordonnée avec la police allemande. Cette dernière a effectué 6 perquisitions chez d’ex-membres présumés de ce bataillon « Ghuraba’a Mohassan ». Ce n’est pas la première fois que l’Allemagne est confrontée à une affaire de ce type. En septembre 2017, l’hebdomadaire Der Spiegel révéla qu’une soixantaine de combattant du groupe armé Liwa Owais al-Qarni, coupable d’exactions contre les civils et les soldats syriens, s’étaient réfugiés outre-Rhin.

L’enquête pénale concernant cet « Abou Khader » a « commencé par des informations communiquées par la police allemande, qui avait recueilli des déclarations de témoins à charge », a précisé le parquet néerlandais. Il sera présenté à juge d’instruction du tribunal de district de La Haye, mis en place pour « statuer sur des affaires concernant des crimes internationaux, y compris des crimes de guerre », a-t-il ajouté.

L’interpellation de ce chef jihadiste présumé intervient que les Pays-Bas s’interroge sur le sort de ses ressortissants partis rejoindre des groupes terroristes en Syrie. Depuis 2011, 315 individus ont été recensés… Et 55 sont revenus du Levant tandis que 85 autres y ont laissé la vie.

Pour rappel, dirigé par Abou Mohammed al-Joulani, le Front al-Nosra était la branche syrienne d’al-Qaïda. En 2016, ayant annoncé sa rupture avec l’organisation fondée par Oussama Ben Laden, il a changé d’appellation pour devenir le « Front Fatah al-Cham ». Puis, un an plus tard, il s’est associé avec d’autres mouvements jihadistes pour fonder le « Hayat Tahrir al-Cham », essentiellement présent dans la province d’Idleb.