Ice, par Richard Nicolas-Nelson / armée de l’Air
La semaine passée, un cérémonie a été organisée a l’Hôtel de ville de Paris pour mettre à l’honneur des chiens servant dans les forces françaises. L’un d’eux, Ice, le berger malinois d’un sergent-chef du Commando Parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10], s’est vu décerner le trophée du « chien d’intervention » pour sa conduite exceptionnelle au Mali.
En effet, Ice et son maître furent sollicités, avec leur équipe du CPA 10, pour mener une mission « complexe » visant à arrêter le chef d’un groupe jihadiste. Leur hélicoptère à peine posé, les commandos se lancèrent à l’assaut d’un campement où étaient supposés se trouver les terroristes. Seulement, l’un d’eux réussit à s’échapper en moto, laissant quatre de ses compagnons derrière lui.
Puis, l’ordre fut donné à l’équipe du CPA 10 de se lancer à la poursuite du fuyard. Ce dernier eut le temps de parcourir 1 km et de réfugier dans un autre campement, situé dans une oasis très boisée, ce qui empêcha l’hélicoptère de se poser dans des conditions optimales de sécurité. Les commandos équipèrent Ice pour le mettre à terre [selon une procédure qui n’a pas été précisée] avant de s’infiltrer en corde lisse.
Seulement, avec l’obscurité et le nuage de sable causé par les pales de l’hélicoptère, les conditions de visibilité étaient très difficiles, même acec des jumelles de vision nocturne. Mais pas pour Ice qui, resté silencieux, repéra et neutralisa le terroriste avant que ce dernier eut le temps de tenter quoi que ce soit. Ce qui permit sa capture par les commandos. Mais le berger malinois ne s’arrêta pas en si bon chemin : grâce à son flair, il permit de découvrir deux caches d’armes.
Cette histoire met ainsi en lumière ce que peuvent apporter les chiens aux opérations spéciales. Et les distinctions qui ont été décernées à Ice tendent à le démontrer : il est en effet « titulaire » de médaille de bronze de la défense nationale et de la médaille d’outre-mer avec agrafe Sahel et agrafe Moyen-Orient.
« À force d’entraînement, nous avons senti la montée en puissance de ces nouvelles méthodes de travail avec le chien au centre. Tout le groupe les a adoptées et pour certaines missions nous ne pouvons pas nous en passer », explique le maître de Ice, sur le site de l’armée de l’Air.
Ainsi, poursuit le sous-officier, « pendant quelques mois, nous lui avons appris à déposer un drone télécommandé dans les étages supérieurs d’un bâtiment. Cela permet de préserver les opérateurs. Il va très vite dans la cage d’escalier et de surcroît il est silencieux. Nous avons la recopie image. Et si nous détectons un individu, nous pouvons lui donner l’ordre à distance de le neutraliser en attendant notre arrivée. »