Mikhail Lesin
L'inquiétante série commence en novembre 2015. Mikhail Lesin, 57 ans, est retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel à Washington, couvert d'ecchymoses. L'ancien ministre russe de la Communication et fondateur de la chaîne Russia Today serait mort «accidentellement», après une forte intoxication alcoolique et des «chutes répétées», concluent alors les enquêteurs. En mars 2016, le service de médecine légale de Washington reconnaît que le corps de Lesin était couvert de bleus «à la tête, au cou, au torse aux extrémités supérieures et inférieures», comme s'il avait été roué de coups.
Le FBI se saisit de l'affaire, ce qui est inhabituel pour une mort accidentelle, explique «Le Figaro». Il interroge des témoins, convoque un légiste devant un grand jury fédéral, puis «gèle» le dossier. Or, le rapport d'autopsie vient d'être déclassifié. On apprend alors que le quinquagénaire a eu la nuque brisée, conséquence probable d'une «pendaison ou de strangulation manuelle».
«Chute fatale» du toit du consulat
Sergeï Krikov
Le 8 novembre 2016, le jour de l'élection présidentielle américaine, c'est au tour d'un homme de l'ombre du gouvernement russe de perdre la vie. Sergeï Krikov décède d'une «chute fatale» du toit du consulat russe à New York. Le rapport préliminaire d'autopsie fait état de contusions au visage, pouvant indiquer un coup violent asséné avant la chute. Les autorités consulaires reprennent le dossier et les causes de la mort sont requalifiées. Plus de traces de blessures faciales, mais il est fait mention d'une «crise cardiaque».
Officiellement, l'homme était «officier de sécurité» du consulat russe, une appellation très vague qui cachait en fait des activités d'espionnage ou contre-espionnage. Krikov a d'ailleurs été retrouvé en possession d'une cryptocarte permettant de chiffrer les messages sortants et de décrypter les entrants. Au moment de sa mort, les services de renseignement américains soupçonnent déjà une ingérence russe dans la campagne présidentielle.
Circonstances peu claires
Vitali Tchourkine
Le 20 février 2017, le cadavre de Vitali Tchourkine, ambassadeur extraordinaire de Russie auprès des Nations Unies, s'effondre dans son bureau new-yorkais et meurt aux urgences, vraisemblablement d'une crise cardiaque. Des diplomates russes récupèrent le cadavre et le renvoient en Russie. Citant des sources médicales, BuzzFeed écrit que l'ambassadeur ne serait pas mort dans son bureau, mais plus tard dans la soirée, alors qu'il ne s'y trouvait plus. Les causes du décès de l'homme de 64 ans, réputé pour son franc parler et son appartenance à la ligne dure du Kremlin, restent peu claires.