Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 8 janvier 2019

Les curieuses fréquentations syriennes d'Alexandre Benalla


Selfie d’Alexandre Benalla et Mohamad Izzat Khatab, en septembre 2018 chez ce dernier
Photo DR


Depuis son éviction de l'entourage officiel du président de la République, Alexandre Benalla paraît mener une intense activité, semblant mettre à profit un carnet d'adresses qu'il s'est constitué au plus près du sommet de l'Etat.

D'après une enquête de Libération datée du 6 janvier, le carnet d'adresses d'Alexandre Benalla paraît toujours plus fourni et éclectique. L'ancien chargé de mission de l'Elysée aurait ainsi séjourné plusieurs semaines, entre septembre et octobre 2018, chez un homme d'affaire syrien, Mohamad Izzat Khatab, dans un appartement de l'avenue Montaigne à Paris. Si, toujours selon Libération, l'entourage d'Alexandre Benalla dément, il reste que le lien avec Mohamad Izzar Khatab est établi. Un cliché, capturé par Libération, montre ainsi Alexandre Benalla tout sourire, au côté de l'homme d'affaires syrien. «L’origine de la fortune d’Izzat Khatab est aussi trouble que ses activités. Officiellement, l’homme s’est enrichi dans l’industrie du phosphate et du pétrole. En Syrie, il était proche de Bassel al-Assad, frère de l’actuel tyran Bachar», lit-on dans Libération.

Mohamad Izzar Khatab est ainsi présenté comme un homme plongé dans «une quête éperdue» de reconnaissance sociale, collectionnant, sur le réseau social Instagram, les selfies avec des personnalités publiques ou politiques.

Parmi le réseau d'influence de l'homme d'affaires, figureraient notamment l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, ou encore de Julien Dray, ancien député du Parti socialiste, proche de Dominique Strauss-Kahn et fondateur de SOS Racisme. Mohamad Izzar Khatab se vanterait également d'être très proche de François Hollande. Une affirmation «absurde», selon l'intéressé.

Cette nouvelle révélation paraît confirmer que depuis son éviction de la présidence de la République, Alexandre Benalla déploie une intense activité relationnelle, capitalisant sur sa proximité avec les sommets du pouvoir. Début septembre 2018, il aurait rencontré Alexandre Djouhri, proche de Nicolas Sarkozy, dans un luxueux hôtel londonien. Arrêté à Londres le 7 janvier après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, cet homme d’affaires controversé est suspecté d'avoir participé, en 2007, au financement libyen de la campagne présidentielle de l'ancien président de la République.

Trois mois plus tard, en décembre, Alexandre Benalla s'est rendu à N'Djamena, capitale du Tchad, quelques jours avant une visite officielle d'Emmanuel Macron. Selon Le Monde, qui cite des «sources concordantes», le passage du sulfureux ancien chargé de mission à l'Elysée est loin de s'être déroulé dans la discrétion. L’une d’elles a rapporté en effet qu’il était «venu accompagné d'une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par carte bleue», dont les frais inhérents à son séjour au Hilton de la capitale tchadienne. Entretemps, il avait été aperçu fin novembre s'entretenant longuement avec Richard Ferrand dans un restaurant du VIIIe arrondissement de Paris, à l'occasion de l'anniversaire du JDD. «Par hasard», selon un membre du groupe Lagardère, propriétaire du journal.