Saoud al-Qahtani communiquait directement avec le chef d'équipe durant l'opération, selon la CIA qui a appris l'existence d'une dizaine de messages envoyés par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans les heures précédant et suivant le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au conseiller supervisant l'opération, selon le Wall Street Journal samedi.
Le journal a pris connaissance d'extraits du rapport secret de la CIA ayant conclu que «MBS» avait «probablement» commandité l'assassinat du journaliste saoudien, tué lors de sa visite au consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre.
Dans ce rapport, la CIA rapporte que le prince a écrit au moins onze messages à son plus proche conseiller, Saoud al-Qahtani, qui supervisait l'équipe de quinze hommes envoyés en Turquie pour tuer Jamal Khashoggi. Le conseiller royal a été limogé et officiellement accusé en Arabie saoudite d'avoir joué un rôle central, ainsi que sanctionné par le Trésor américain avec seize autres Saoudiens.
Saoud al-Qahtani communiquait directement avec le chef d'équipe durant l'opération, selon la CIA, indique le Wall Street Journal, qui ne précise le type des messages. La CIA ignore le contenu des messages envoyés par le prince héritier à son collaborateur.
Mais son rapport conclut, avec un degré de certitude «moyen à élevé», que le prince Mohammed «ciblait personnellement» Khashoggi et «a probablement ordonné sa mort». Le rapport clarifie: «Nous manquons d'informations directes montrant que le prince héritier a donné un ordre d'assassinat».
Les espions américains rapportent également que le dirigeant saoudien a dit à des proches, en août 2017, que s'il ne parvenait pas à faire revenir Jamal Khashoggi en Arabie saoudite, «nous pourrions éventuellement l'attirer en dehors de l'Arabie saoudite et faire des arrangements», ce qui «semble anticiper l'opération saoudienne lancée contre Khashoggi».
Le contenu exact du rapport de la CIA est très discuté à Washington, depuis que Donald Trump a déclaré publiquement que le service de renseignement n'avait «rien trouvé d'absolument certain».
Le président américain est accusé, y compris au sein de son parti au Congrès, de chercher à épargner le prince héritier au nom des intérêts stratégiques américains en Arabie saoudite.
AFP