Dans la nuit du 11 au 12 novembre, dans la région du Gourma, au Mali, la force Barkhane a visé la katiba du Gourma [ou katiba 3-Alpha], qui fait partie du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM pour Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn], affilié à al-Qaïda. Le bilan a été d’au moins 7 jihadistes neutralisés, dont leur chef, Almansour Ag Alkassam.
Un peu plus d’une semaine plus tard, la force Barkhane a de nouveau porté un coup sévère à au GSIM en menant une « action d’ampleur, complexe et audacieuse » dans la région de Mopti.
Ainsi, l’État-major des armées [EMA] a annoncé, ce 23 novembre, que la force Barkhane venait de mettre hors de combat une trentaine de jihadistes, dont très probablement le chef de la katiba « Massina », à savoir Hamadoun Kouffa, l’un des principaux adjoint de Iyad ag Ghali, qui dirige le GSIM.
Dans un premier temps, explique l’EMA, des « frappes aériennes ont permis de réaliser un effet de sidération sur l’objectif, puis d’exploiter cette action par des assauts héliportés et par l’engagement au sol des militaires français. »
Ce raid a mobilisé des Mirage 2000, des hélicoptères d’attaque (Gazelle et Tigre) et de manoeuvre, ainsi que des drones MQ-9 Reaper et un avion ravitailleur C-135.
Dans l’un des rares communiqués qu’il a publiés depuis son entrée en fonction, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, a souligné « la préparation minutieuse et la parfaite coordination de l’ensemble des forces françaises déployées au Sahel qui ont permis la réussite de cette opération. »
Pour la ministre des Armées, Florence Parly, ce raid porte « un coup sérieux à une organisation terroriste particulièrement brutale », qui « a visé répétitivement les civils et les symboles de l’autorité de l’État malien. » Et d’ajouter : « L’affaiblissement des groupes terroristes est essentiel pour envisager le retour des services publics, l’accès à l’éducation, la normalisation graduelle de la vie quotidienne. L’action militaire n’est efficace que si elle est suivie d’une politique de développement. C’est ainsi que Barkhane conçoit sa mission. »
Ces derniers mois, la force Barkhane avait notamment focalisé son attention sur l’État islamique au Grand Sahara [EIGS], alors très actif dans la région de Ménaka. En août, elle avait ainsi éliminé Mohamed Ag Almouner, impliqué dans une embuscade ayant coûté la vie à quatre commandos américains à Tongo Tongo, au Niger, en octobre 2017.
Pour autant, cette opération menée dans le secteur de Mopti montre que la force Barkhane maintient, dans le même temps, la pression sur le GSIM et son chef. En février, les militaires français avaient conduit un raid, tout aussi audacieux que celui du 23 novembre, entre Boughessa et Tin-Zaouatène, près de la frontière avec l’Algérie. « Vingt-trois terroristes, dont des chefs d’Ansar Dine ainsi que d’Al Mourabitoune, connus pour leurs exactions à l’encontre de la population malienne, ont été tués ou capturés dans cette opération », avait, à l’époque, précisé le CEMA.
Pour rappel, le GSIM est une alliance de plusieurs organisations jihadistes, dont Ansar Dine, la katiba Macina, al-Mourabitoune et des katiba d’al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI].
ATS