Capture d'écran Twitter @Mediapart, ©Mediapart
Après un meeting d'Emmanuel Macron, le 28 avril 2017, Alexandre Benalla exhibait fièrement son arme pour un cliché souvenir révélé par Mediapart. Problème ? A l'époque, le collaborateur du futur président n'avait pas d'autorisation de port d'armes.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Alexandre Benalla. Ce 24 septembre, Mediapart révèle une photo particulièrement compromettante pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron. Et pour cause, il s'agit d'un selfie pris dans la nuit du 28 ou le 29 avril 2017, sur lequel Alexandre Benalla brandit fièrement son arme aux côtés de trois individus. Le tout sans aucune autorisation de port d'armes.
Le 25 septembre, le parquet de Poitiers, cité par l'AFP, a annoncé ouvrir une enquête préliminaire.
Benalla pris en flagrant délit de mensonge
La scène, qui pourrait mettre à mal la défense de l'ancien chargé de mission, s'est déroulée lors de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle et plus précisément dans un restaurant, au sortir d'un meeting du futur chef de l'Etat à Poitiers, selon Mediapart. Le site d'investigation précise avoir fait authentifier formellement la photographie.
Le problème du cliché ? A l'époque, Alexandre Benalla ne disposait d'aucune autorisation pour détenir une arme.
Le 23 juillet, auditionné par l'Assemblée, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait ainsi fait savoir que trois demandes de port d'armes faites par Alexandre Benalla avait été refusées : en 2013, janvier 2017 et juin 2017. Il l'obtiendra finalement par arrêté préfectoral le 13 octobre 2017.
Le principal intéressé lui, assure qu'il avait fait la demande pour «acquérir et [...] détenir des armes dans le QG» d'En Marche pendant la campagne, et que celle-ci avait été acceptée.
Quoi qu'il en soit, l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron avait assuré à deux journalistes du journal Le Monde lui demandant s'il était déjà «sorti» avec son arme : «Non, jamais. On n’est pas mabouls, il y a un risque pour la réputation du candidat.» Un risque qui ne l'a donc pas empêché de s'exhiber, dans un restaurant de Poitiers.
Benalla reçu en «guest star» à la réception de la fête nationale saoudienne au Petit Palais à Paris
L'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron s'est rendu à une réception organisée par l'Arabie saoudite à Paris, visiblement en tant qu'invité. Par le passé, il avait été intégré dans le dispositif de protection de Mohamed ben Salmane.
Le feuilleton Benalla est une source infinie de rebondissements, parfois quelque peu inattendus. Le journaliste Georges Malbrunot, spécialiste du Moyen-Orient pour Le Figaro, a ainsi révélé dans un message sur Twitter que l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron s'était rendu le 24 septembre à la célébration de la fête nationale saoudienne au Petit Palais à Paris.
Et, selon le grand reporter, qui cite un participant interloqué, Alexandre Benalla y était même un invité de marque, présent en tant que «guest star». Ce dernier a même eu le loisir de goûter à sa nouvelle célébrité selon une autre participante, qui s'est étonnée de voir «tous ces gens qui prenaient des selfies avec lui».
Si l'information a de quoi surprendre, l'ancien chargé de mission n'est pourtant pas un inconnu des sphères diplomatiques saoudiennes. Le 25 juillet dernier, reprenant une information du site Intelligence Online, Valeurs Actuelles avait en effet révélé qu'Alexandre Benalla avait été intégré dans le dispositif de protection de Mohamed ben Salmane, le prince héritier et vice-Premier ministre d'Arabie saoudite. Une intégration qui n'aurait rien eu à voir avec ses missions à l'Elysée, puisqu'elle se serait faite en 2015, alors qu'il travaillait encore dans le secteur privé au sein du groupe Velours, créé par d’anciens policiers et spécialisé dans la sécurité privée.