Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 23 août 2018

Après un an de silence, Abou Bakr al-Baghdadi refait surface


Le chef de l'Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi a appelé ses partisans à poursuivre le «djihad» dans un message diffusé ce 22 août via son agence de propagande Amaq sur la messagerie Telegram. Il s'agit du premier enregistrement qui lui est attribué en près d'un an.

Son message a été diffusé à l'occasion de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane qui marque la fin du grand pèlerinage à La Mecque, et alors que l'EI a été défait en Syrie par les forces gouvernementales et ses alliés russes et iraniens, ainsi que par les forces occidentales.

«Ceux qui oublient leur religion, la patience, le djihad contre leurs ennemis et leur certitude dans la promesse du Créateur s'effondrent et tombent. Ceux qui s'y tiennent sont fiers et victorieux même après un certain temps», y affirme celui qui est présenté par un message de propagande, au début de l'enregistrement de près de 55 minutes, comme Abou Bakr al-Baghdadi.

Le dernier enregistrement présumé du chef de l'EI remonte au 28 septembre 2017. Dans celui-ci, il appelait déjà ses combattants, pourtant déjà acculés de toutes parts en Syrie et en Irak, à «résister» face à leurs ennemis. A peine quelques mois auparavant, l'organisation terroriste avait perdu sa «capitale» en Irak, la ville de Mossoul.

Dans l'enregistrement de mercredi, il affirme que «l'Etat du califat se maintiendra si Dieu le veut (...), fera triompher la religion, combattra ses ennemis». Il en appelle à ses partisans dans plusieurs pays arabes, en Asie et en Afrique, où différents groupes radicaux lui ont prêté allégeance. Il revendique en outre la fusillade survenue fin juillet à Toronto, au Canada, dont l'EI a déjà dit être responsable mais au sujet de laquelle la police locale s'est montrée circonspecte.

Cette année, au début du mois de juillet, les services de renseignement irakiens avaient annoncé que le fils du chef du groupe ultraradical, Houdhayfah al-Badri, avait été tué en Syrie par trois missiles téléguidés russes ayant visé une grotte où il se trouvait.

Les Etats-Unis ont offert 25 millions de dollars pour la capture du chef de l'EI qui avait proclamé en 2014 un «califat» sur des pans entiers de Syrie et sur près d'un tiers de l'Irak. Aujourd'hui, après une vaste opération militaire des forces irakiennes appuyées par une coalition antijihadistes conduite par les Etats-Unis, l'EI n'aurait plus que des cellules dormantes clandestines en Irak.

En Syrie, il est combattu à la fois par une force arabo-kurde appuyée par la coalition antijihadistes, mais aussi par les forces du régime de Bachar el-Assad soutenues par la Russie. L'EI n'est plus présent que dans certaines zones désertiques du centre et de l'est du pays en guerre.

Malgré ses importants revers en Syrie et en Irak, il a commis en juillet des attaques meurtrières coordonnées dans le sud de la Syrie qui ont fait plus de 250 morts.