mardi 24 juillet 2018
La France va accueillir des Casques blancs qui sont «des islamistes déguisés en secouristes »
Paris a annoncé le 23 juillet qu'elle accueillerait un certain nombre de Casques blancs, une organisation controversée se présentant comme humanitaire, dont plusieurs centaines de membres ont été récemment exfiltrés de Syrie en Jordanie.
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé le 23 juillet que la France «prendr[ait] sa part dans l'accueil des Casques blancs [récemment évacués de Syrie avec leur famille]». Dans la nuit du 21 au 22 juillet, plus de 400 Casques blancs, décrits comme des «secouristes volontaires» dans de nombreux médias, avaient été évacués par Israël vers la Jordanie alors qu'ils «semblaient pris au piège face à l'offensive du régime dans le sud syrien», selon les termes employés par l'AFP.
Cette organisation controversée est financée directement par plusieurs grands pays occidentaux dont les Etat-Unis, qui ont débloqué 6,6 millions de dollars en juin 2018 au profit des Casques blancs.
En parallèle de la position française, le gouvernement syrien a pour sa part fermement condamné l'exfiltration des Casques blancs par Israël.
«Les mots de condamnation ne suffisent pas à exprimer la colère de tous les Syriens face à ces complots méprisables et au soutien sans limite apporté par les pays occidentaux, Israël et la Jordanie à l'organisation des Casques blancs», a fait savoir une source du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l'agence de presse Sana.
«L'opération criminelle menée par Israël [...] a montré la véritable nature [de l'organisation]», poursuit la source, assurant que Damas avait «déjà mis en garde contre les dangers [de cette organisation] pour la sécurité et la stabilité du pays et de la région, en raison de sa nature terroriste».
Moscou et Damas accusent régulièrement les Casques blancs de proximité avec des groupes djihadistes comme le Front al-Nosra (lié à al-Qaïda), notamment en raison de la présence de leurs membres uniquement en zone rebelle armée. D'après la journaliste indépendante de terrain Vanessa Beeley, les Casques blancs «sont entièrement intégrés dans les régions contrôlées par les terroristes. Ils fournissent des soins médicaux aux terroristes, ils acheminent les équipements par la Turquie dans les régions terroristes […] Ils ont été filmés participant à l’exécution d’un civil à Alep. Ils diffusent des vidéos, sur leurs pages dans les réseaux sociaux, des exécutions de soldats et de civils arabes». En juin 2017, un membre des Casques blancs a été exclu de l'organisation après avoir participé à des scènes extrêmement choquantes de décapitation.
Nicolas Dhuicq évoque la connivence entre les islamistes et cette organisation qui intervient en Syrie.
Israël a fait évacuer 800 casques blancs et leur famille de la Syrie vers la Jordanie. Comment peut-on expliquer cette soudaine appétence israélienne pour l’humanitaire ?
Il faut tout d’abord replacer les choses dans leur contexte. Les fameux casques blancs dont on parle ne sont en fait que des islamistes déguisés en secours et qui ne portaient secours qu’aux islamistes, c’est-à-dire les »rebelles modérés » de monsieur Fabius.
Lorsque j’étais à Alep, je me souviens très bien de l’organisme qui portait secours à tous les Alépins, quel que soit leur camp. Il s’agissait du Croissant-Rouge, des jeunes de toutes confessions qui sont intervenus au péril de leur vie tout au long de l’occupation d’une partie de la ville par les islamistes.
Il faut bien se souvenir que l’origine du financement des casques blancs provient très probablement du Qatar. Il faut aussi se rappeler de la politique du Premier ministre israélien qui cherche à semer le désordre chez l’ennemi. Au lieu d’être un grand Premier ministre israélien et de passer un traité de paix sur le Golan qui n’est toujours pas signé, en profitant de la faiblesse du président Assad, il a préféré alimenter les groupes rebelles anti-Syrie ou anti-Assad. On appelle cela en France anti-régime, car un président élu par un peuple souverain est ici appelé un »régime ». Les Israéliens ont financé ces casques blancs, comme ils ont donné des munitions, comme la France avec monsieur Fabius. Israël retire donc tout simplement ses combattants.
D’un côté, les casques blancs sont soupçonnés d’être parti lié avec Al-Qaïda, mais de l’autre on les avait proposés pour le prix Nobel de la paix. Est-on réellement sûr de cette connivence entre les terroristes et les casques blancs ?
Je ne poserais qu’une seule question : où se trouvent les casques blancs, si ce n’est dans les zones islamistes ? On n’a jamais vu les casques blancs intervenir dans d’autres régions de Syrie. Rien que ce fait géographique permet de répondre à votre question.
Il en est de même pour le fameux observatoire syrien des droits de l’homme. Il n’est constitué que par une personne, installée à Londres et financée au départ par les services secrets britanniques.
Dans cette affaire syrienne, nous sommes dans une terrible guerre de la communication. Le peuple syrien entre dans sa huitième année de guerre. Si Bachar Al Assad était le tyran que l’on décrit, son armée aurait dû capitaliser et tomber. Or, il n’en est rien, les jeunes soldats syriens continuent de se battre pour libérer leur pays. La Syrie est en train de gagner une guerre qui lui est imposée de l’extérieur, c’est-à-dire certaines puissances comme les États-Unis qui veulent détruire la Syrie comme ils ont détruit l’Irak il y a quelques années. Ces puissances ne font que retirer les instruments qui leur ont servi à créer le désordre, en l’occurrence les casques blancs.