samedi 9 juin 2018
Makao, ex-garde du corps d'Emmanuel Macron et Jawad Bendaoud se connaissent
Des vidéos postées le 6 juin 2018 sur leurs comptes Snapchat montrent que Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes du 13 novembre, et Makao, ex-garde du corps d'Emmanuel Macron, ont passé une soirée ensemble.
Des vidéos publiées sur Snapchat dans la soirée du 6 juin montrent Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes ayant perpétré les attentats du 13 novembre 2015, en compagnie de Makao, l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle. Une jeune femme est également présente dans la pièce où les deux comparses sont attablés.
Sur le compte Snapchat de Jawad, on peut lire un message signé de sa main : «Jawad vs Makao FIFA 2018» qui semble indiquer que les deux hommes jouaient à un jeu vidéo ensemble. Sur la vidéo, Makao porte un maillot bleu barré de rouge, très ressemblant à celui de l’équipe de rugby de République démocratique du Congo. Après vérification, d'autres photos postées sur son propre compte Snapchat le montrent vêtu du même maillot.
Aucune information sur la nature de la relation entre Jawad et Makao n'a pu être recueillie, ni sur la manière dont ils se rencontrés. Le 4 juin, deux jours avant que ces vidéos ne soient postées, Makao était invité à l’Elysée, et posait en photo à côté d’Emmanuel Macron. Contactée par CheckNews, le site de vérification d'infos de Libération, la présidence n'a pas souhaité commenter le lien unissant l'ex-garde du corps et Jawad Bendaoud.
Cette amitié entre l'ex-garde du corps d'Emmanuel Macron et Jawad Bendaoud, condamné en 2008 pour avoir tué avec un couperet son meilleur ami, a de quoi surprendre.
Jawad Bendaoud est-il parvenu à duper les juges?
Jawad Bendaoud a-t-il berné la justice lors de son procès? C'est la question que soulève Europe 1, qui a eu accès aux propos tenus par l'ex-compagne du «logeur des terroristes». En parlant de sa relaxe en février dernier alors qu'il risquait une peine de cinq ans de prison, le jeune homme aurait lancé à sa copine de l'époque: «Je les ai niqués une fois, je les aurai une deuxième fois». Une allusion à son prochain procès en appel. La jeune femme a rapporté ces propos aux gendarmes lorsqu'elle a porté plainte contre lui en mars dernier pour menaces de mort.
Selon l'ex-compagne de Jawad, qui a retiré cette plainte quelques semaines plus tard, le jeune homme a volontairement joué de son image pour se jouer de la justice. Une théorie qui glace le sang de Maître Didier Seban, avocat de plusieurs victimes des attentats du 13-Novembre. «Je suis convaincu qu'on est passé à côté de la vérité sur cette personne (...) Derrière un verbiage fleuri, qui a évidemment fait un peu rigoler tout le monde, se cache un vrai violent et un dissimulateur», estime-t-il.
Un «one man show»
Les magistrats ont considéré que les propos tenus par Jawad Bendaoud étaient assez inquiétants pour qu'ils soient versés au dossier du jeune homme dans l'optique de son procès en appel, qui doit se tenir en novembre. Jugé pour «recel de malfaiteurs terroristes», Jawad Bendaoud avait fait de son procès un véritable «one man show», balançant des «punchlines» et amusant la galerie. Au tribunal, le jeune homme n'avait cessé de répéter qu'il ne savait pas qu'il hébergeait des terroristes.
Ses arguments avaient convaincu les juges, qui l'avaient acquitté. Il faut dire que son attitude lors du procès cadrait parfaitement avec sa ligne de défense. «Sa spontanéité déconcertante, qui de prime abord apparaît être une défense catastrophique, donne, à mon sens, du crédit au personnage qu'il disait être à l'époque des faits et donc in fine, un peu à sa version des faits», analysait à l'époque Julia Katlama, avocate pénaliste. Lors de son procès en appel, Jawad Bendaoud aura certainement à s'expliquer sur les propos tenus face à son ex-compagne.