Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 21 juin 2018

Les visées spatiales secrètes de l'armée Suisse



L'armée suisse a des projets spatiaux. Pour les concrétiser, elle a même mis sur pied en 2017 une «cellule espace», révèle jeudi la RTS. Cette dernière a découvert en enquêtant sur le sujet que le Département de la défense avait été en tractation avec la start-up S3 (Swiss Space Systems) qui proposait des satellites à prix cassés. A travers ces discussions, l'armée envisageait d'acquérir son propre satellite ou, à défaut, d'obtenir des images fournies par la société. Objectif: ne plus acheter des clichés à l'étranger et donc gagner en indépendance.

Le porte-parole de l'armée Daniel Reist affirme que les négociations avec S3 sont restées à «un stade précoce». Entre temps, la société a sombré dans une retentissante faillite. Mais l'armée n'a pas mis fin à son projet spatial pour autant. Elle a créé une «cellule espace», composée de onze officiers de milice, dont plus de la moitié a aussi travaillé pour la start-up.

Ainsi le chef du renseignement militaire, Jean-Philippe Gaudin, qui dirige désormais le Service de renseignement de la Confédération (SRC), a mené des tractations avec S3 pour que l'armée puisse acquérir et lancer son propre satellite ou, à défaut, acheter des images fournies par la société.

Des documents internes à l'entreprise prouvent toutefois que plusieurs séances ont eu lieu à Payerne et à Berne entre l'armée et S3. Et au printemps 2015, on était à deux doigts de rédiger un contrat. Il ne s'agissait certes plus d'acquérir directement un satellite, mais d'acheter de l'imagerie satellitaire à S3 pour plusieurs millions de francs par année.

Les documents confidentiels obtenus par la LTrans dans le cadre de l'enquête sur le projet de navette spatiale S3 :








TF121