L'acharnement de certains pays occidentaux contre Moscou a-t-il mobilisé l'électorat russe ?
L'effet escompté par Londres concernant l'affaire Skripal a eu l'effet inverse
Ces derniers jours, Londres a accusé Moscou d'avoir empoisonné l'ex-agent double Sergueï Skripal. Pour le porte-parole du QG de campagne de Vladimir Poutine, cet acharnement a renforcé la participation électorale russe du 18 mars.
L'offensive diplomatique de Londres, qui accuse Moscou d'avoir empoisonné de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal, a-t-elle stimulé la mobilisation des électeurs russes à l'occasion de cette présidentielle du 18 mars ? C'est en tout cas ce que pense le secrétaire de presse du siège électoral de Vladimir Poutine, Andreï Kondrachov:
"Chaque fois que la Russie est discriminée [...] tout ce que fait le peuple russe est de s'unifier et de se consolider"
«On s'attendait à ce que le taux de participation soit d'un peu plus de 50%. Maintenant, le chiffre est plus élevé que prévu, de 8-9% [il atteint 67,4% selon les derniers résultats]. Pour cela, on doit dire merci à la Grande-Bretagne. Parce qu'une fois de plus, ils se sont trompés sur la mentalité russe. Car chaque fois que la Russie se trouve discriminée, de manière non fondée, lorsqu'on nous menace de sanctions, le peuple russe réagit en s'unifiant et en se consolider», a-t-il déclaré.
D'après l'estimation de l'institut VTsIOM dans la soirée du 18 mars, le taux de participation s'est élevé à 63,7% pour ce scrutin.
Theresa May a fait de «l'ingérence positive»
Cette analyse est partagée par Jean-Robert Raviot, professeur de civilisation russe à l’université Paris-Ouest Nanterre, interviewé le 18 mars sur RT France. «D'une certaine manière, [Theresa May] a plutôt aidé à mobiliser les Russes pour aller voter pour Poutine. Je pense que, quelque part, elle n'a pas voulu faire d'ingérence positive, mais elle l'a fait par défaut», a-t-il expliqué.
Le 14 mars dernier, le Premier ministre britannique Theresa May avait accusé la Russie d'être responsable de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, sans pour autant apporter de preuves probantes à ces allégations. Partant, 23 diplomates russes ont été invités à quitter le territoire britannique.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, est allé jusqu'à considérer le 16 mars, en marge d'une visite dans l'ouest de Londres, qu'il était «très probable» que l'utilisation d'un agent innervant sur le sol britannique soit «la décision de Vladimir Poutine».
Les autorités russes, réfutant les accusations britanniques, ont de leur côté annoncé le 17 mars que 23 diplomates britanniques devraient quitter la Russie dans la semaine et que les activités du British Council seraient suspendues.
Accuser la Russie est «du grand n'importe quoi»
«Que quelqu'un puisse penser qu'en Russie quelqu'un se permettrait de faire de telles choses [l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal] juste avant l'élection et la Coupe du monde de football, c'est absurde, du grand n'importe quoi», a déclaré Vladimir Poutine, le 18 mars, devant la presse après sa victoire à la présidentielle. «C'est tout simplement inimaginable», a-t-il renchéri.
«La première chose qui me vient à l'esprit, c'est que s'il s'était agi d'un poison militaire, les gens seraient morts sur le coup. C'est évident». Pour rappel : le «Novitchok» est substance conçue par des scientifiques soviétiques dans les années 1970, il n'est pas militaire et sa composition est disponible à tout un chacun. Et le maître du Kremlin d'ajouter : «La deuxième chose, c'est que la Russie ne dispose pas de ce type de moyen. Nous avons détruit toutes nos armes chimiques sous la supervision d'observateurs internationaux», a-t-il dit.
Enfin, Vladimir Poutine a assuré que la Russie était prête à «participer aux enquêtes nécessaires» sur ce dossier, à condition que les Britanniques «soient aussi intéressés». «Pour l'instant, nous ne le voyons pas», a-t-il regretté.
C'était la première fois que le président russe s'exprimait sur ce dossier depuis que Londres a mis en cause la Russie dans l'empoisonnement le 4 mars de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia par un agent innervant à Salisbury, une ville du sud de l'Angleterre.
On voit bien dans cette affaire que le nombre de traces laisser par les auteurs sont fait pour que l'on se dirige vers un coupable désigné, le manque de professionnalisme (voulu) de l'action est flagrant d'une attaque sous fausse bannière tendant à accusé un coupable médiatisé.
Maintenant que Vladimir Poutine a été réélu, il y a de fortes chances que le soufflé retombe gentiment et que plus personne ne s'intéresse aux réels coupables de cette affaire.