Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 10 janvier 2018

Yossi Cohen : «Israël a des yeux, des oreilles et bien davantage en Iran»


Évoquant les dernières manifestations en Iran, le chef du Mossad a affirmé que les services secrets israéliens étaient attentifs à la situation du pays, selon des propos rapportés par des médias israéliens.

Selon la chaîne d'information israélienne i24News ou le magazine en ligne The Times of Israel, lors une intervention dans le cadre d'une convention du ministère des Finances à Jérusalem le 9 janvier, le chef du Mossad Yossi Cohen a déclaré au sujet des dernières manifestations qui ont secoué plusieurs villes iraniennes : «Nous avons des yeux, des oreilles et bien davantage en Iran.»

D'après le chef des services de renseignement, les manifestations iraniennes, motivées par «la situation économique», ne déboucheront sur rien de «formidable», c'est-à-dire une «révolution sociale». «Peut-être cela arrivera-t-il à l’avenir», a-t-il néanmoins ajouté.

Yossi Cohen a en outre estimé que «le bien-être du monde entier [était] menacé dans l'ombre des ambitions radicalement extrémistes de l'Iran». Selon lui, Téhéran pourrait employer dans cette entreprise de déstabilisation des «forces terroristes».

L'Iran accuse le Mossad d'être lié aux troubles 

Ces propos interviennent alors que l’Iran a récemment accusé Israël d'être indirectement impliqué dans les récentes manifestations antigouvernementales. Le 4 janvier dernier, le procureur général de l'Iran, Mohammad Jafar Montazeri, avait nommément désigné ceux dont les autorités iraniennes estiment être à l’origine des troubles. Il avait mentionné le nom de Michael Andrea, un ancien agent de la CIA qui serait en relation avec le Mossad.

Les mobilisations antigouvernementales bénéficieraient également, selon Mohammad Jafar Montazeri, du soutien de l’Arabie saoudite.

Inédites par leur ampleur depuis le mouvement de contestation contre la réélection de l'ancien président conservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009, les manifestations contre le coût de la vie et le gouvernement ont été émaillées depuis le 28 décembre de violences entre manifestants et forces de l'ordre, ainsi que d'attaques contre des biens publics. Selon le dernier bilan de l'AFP, 21 morts sont à déplorer, en majorité des manifestants.

Depuis la révolution islamique et le renversement du shah d'Iran en 1979, l'Iran fait l'objet de lourdes sanctions économiques américaines qui ont par la suite été renforcées à plusieurs reprises.