jeudi 28 décembre 2017
Thomas Barnouin, Romain Garnier et Thomas Collange ont été capturés
C'était l'un des djihadistes français les plus recherchés, parti combattre en Syrie en 2014. Thomas Barnouin, figure du salafisme toulousain, lié aux cerveaux présumés des attentats des terrasses à Paris, a été arrêté mi-décembre par les Kurdes.
Une figure des filières djihadistes du Sud-Ouest, l'Albigeois Thomas Barnouin, 36 ans, a été arrêtée en Syrie le 17 décembre, selon une source proche du dossier le 27 décembre 2017. Ce proche des frères Clain et du terroriste toulousain Mohamed Merah était l'un des djihadistes français les plus recherchés.
Considéré comme un des cadres du salafisme toulousain, il avait déjà été intercepté en 2006 en compagnie d'une autre figure du djihadisme français, Sabri Essid (le demi-frère de Mohamed Merah), par l'armée syrienne, alors qu'ils se rendaient en Irak pour prendre part au djihad contre les forces de la coalition menée par les Etats-Unis. Il avait été condamné en 2009 en France à cinq ans de prison, dont un avec sursis, dans l'affaire de la filière dite d'Artigat. Cette commune de l'Ariège était à l'époque le refuge de nombreux islamistes, rassemblés autour de «l’émir blanc», le Syrien naturalisé Français Olivier Corel.
Ce fils d'enseignant avait réussi à déjouer la vigilance des autorités, et avait quitté la France pour la Syrie en février 2014. Une dizaine d'autres islamistes radicaux de la région Midi-Pyrénées avaient fui également pour rejoindre les rangs de Daesh : les frères Clain, considérés comme des «gourous» de Daesh et soupçonnés de figurer parmi les cerveaux des attentats du Bataclan et des terrasses parisiennes en novembre 2015, mais aussi Sabri Essid, Imad Djelabi (condamné en octobre dernier à Paris à 15 ans de prison) ou encore Mohamed Megherbi.
Thomas Barnouin aurait été arrêté par des combattants kurdes des Unités de protection du peuple, les YPG, avec deux autres djihadistes français, Romain Garnier, un ancien champion de natation de 33 ans originaire de Vesoul (Haute-Saône) et Thomas Collange. Tous trois, qui risquent d'être jugés en Syrie, risquent la peine de mort.
Selon le gouvernement français, environ 1 700 Français sont partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes depuis de 2014. Sur ce total, au moins 278 sont morts et 302 sont revenus en France (244 adultes et 58 mineurs).