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dimanche 17 décembre 2017

L’amiral Marcelo Srur, chef d’état-major de la marine argentine a été limogé


Deux navires, un britannique et un argentin, exploraient samedi à l'aide de sonars la zone où le sous-marin argentin «ARA San Juan» a disparu le 15 novembre avec les 44 membres de son équipage, a annoncé la marine argentine. Les recherches se poursuivaient pour localiser le San Juan, mais il n'y a plus d'espoir de retrouver des survivants.

La perte du sous-marin a entraîné l'ouverture d'une enquête judiciaire pour «recherche de possibles actes illicites» afin d'établir les responsabilités. Plusieurs gradés de haut rang ont déjà été relevés de leurs fonctions.

Le chef de la Marine argentine, l'amiral Marcelo Srur, a été limogé, samedi, plus d'un mois après la disparition du vaisseau .

«Le ministre de la Défense lui a demandé de faire valoir ses droits à la retraite. C'est une décision politique», a déclaré samedi à l'AFP un officier de la Marine argentine, qui a requis l'anonymat. Depuis quelques semaines, des experts de la Marine annonçaient une purge au sein de la Marine, voulue par le président argentin de centre-droit, Mauricio Macri. L'amiral Srur est le 5e gradé de haut rang, et le plus haut gradé à être relevé de ses fonctions.

Familles perplexes

Une partie des proches des 44 sous-mariniers ont critiqué la Marine qu'ils soupçonnent d'avoir dissimulé des informations. Ils demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire. Vendredi, ils ont manifesté à Mar del Plata et à Buenos Aires.

La Marine n'a pas bonne presse en Argentine. Pendant la dictature militaire de 1976 et 1983, des unités de la Marine se sont transformées en centres de détention et de torture. La perte du San Juan est la première grave déconvenue pour la Marine depuis la Guerre des Malouines (Iles Falkland) en 1982, perdue par l'Argentine face au Royaume-Uni.

Une commission d'enquête interne à la Marine sera formée dans les prochains jour et sera notamment composée du capitaine à la retraite Jorge Bergallo, père du commandant en second de l''ARA San Juan', Jorge Ignacio Bergallo, selon des sources officielles citées par l'agence de presse nationale Telam.

La perte du sous-marin, joyau des forces armées argentines, a entraîné l'ouverture d'une enquête judiciaire afin d'établir les responsabilités, par une juge de Caleta Olivia, port de Patagonie et juridiction habituellement chargée d'instruire des affaires maritimes.

Plus d'espoir

La Marine a abandonné tout espoir de retrouver des survivants et se concentre sur la recherche du submersible qui avait signalé avoir surmonté une panne de batteries lors de sa dernière communication, le 15 novembre.

Ce jour-là, il naviguait en direction de la base de navale de Mar del Plata, son port d'attache, à 400 kilomètres au sud de Buenos Aires, après avoir appareillé quelques jours plus tôt d'Ushuaïa, à l'extrême sud du continent américain.

Pessimisme pour les recherches

Un organisme international à l'affût des essais nucléaires a signalé une explosion sous-marine non loin de la dernière position communiquée par le San Juan trois heures après le dernier contact.

Deux navires, un britannique et un argentin, exploraient samedi à l'aide de sonars la zone où le sous-marin argentin a disparu, a annoncé la Marine argentine. Les navires américain «Atlantis» et russe «Yantar» participent aux recherches. Ils disposent à leur bord des équipements les plus sophistiqués, notamment de mini-submersibles capables de plonger à 6000 mètres de profondeur.

Au plus fort des recherches, plus d'une dizaine de pays avaient dépêché dans l'Atlantique sud bâtiments militaires, navires océanographiques ou avions.

Pour l'officier argentin, il sera de plus en plus difficile de localiser le San Juan, sous-marin militaire à propulsion diesel électrique de 65 mètres de long, car les moyens déployés pour les recherches diminuent au fur et à mesure.

«Tant qu'il y avait un espoir de secourir les membres d'équipage, dit-il, l'effort logistique était considérable, mais la solidarité internationale ne peut pas durer éternellement. Il est possible qu'on ne le retrouve jamais, et il est possible qu'on le localise au fond et qu'on puisse le photographier».

En revanche, il exclut à ce stade de pouvoir remonter les corps des marins à la surface ou de pouvoir remorquer le sous-marin jusqu'à la côte, afin de déterminer les causes de la tragédie.

Les autorités maritimes ont recensé depuis 2000 une trentaine d'échouages, accidents, voire collisions de sous-marins. La disparition du San Juan est le plus grave accident depuis le naufrage du sous-marin nucléaire russe Koursk, dans l'océan Arctique, et rappelle cette catastrophe qui avait fait 118 morts à la suite d'une explosion.

AFP