Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 28 novembre 2017

Le BND a-t'il déjoué un attentat en Suisse ?


Le célèbre «Zibelemärit» a fait l'objet d'importantes mesures de sécurité lundi. Les autorités craignaient un attentat, rapporte un journal.

Barrières, blocs de béton et présence policière accrue avec des armes automatiques. La traditionnelle foire aux oignons de la ville de Berne, le «Zibelemärit», s'est déroulée lundi dans une ambiance inaccoutumée. Et pour cause, les autorités craignaient un attentat, selon la «Basler Zeitung».

Tout a commencé il y a plusieurs jours lorsqu'une personne en situation illégale en Suisse romande a été signalé par le Bundesnachrichtendienst (BND), le service de renseignement allemand, rapporte le journal. Lors de son interrogatoire, le jeune homme a nommé le «Zibelemärit» comme cible d'un attentat, ce qui a été confirmé par deux sources à la «Basler Zeitung».

L'homme interpellé faisait partie d'un groupe de trois individus qui étaient sous la surveillance des services de sécurité suisses après l'avertissement en provenance d'Allemagne.

Le «Zibelemärit» de la ville de Berne

Et lundi lors de l'ouverture de la traditionnelle foire, les forces de l'ordre étaient présentes en nombre, tant en uniforme qu'en civil. Elles procédaient également à une identification des personnes et des véhicules qui avaient accès à la foire dans une zone de sécurité externe. Autant de dispositions dont seules les plus grandes métropoles ont l'habitude.

Pour Fedpol, tout était normal

Les autorités ont confirmé une partie des mesures de sécurité exceptionnelles mises en place la veille, sans toutefois donner de détails sur les raisons et les propos du migrant interpellé. «Le Ministère public de la Confédération fait remarquer qu'aucune procédure n'a été lancée contre cette personne», a déclaré la porte-parole Linda Lauber.

L'Office fédéral de la police, Fedpol, a cependant démenti les informations de la «Basler Zeitung» dans un tweet mardi après-midi. «Nous ne pouvons vraiment pas confirmer les faits mentionnés dans l'article», a déclaré la porte-parole de Fedpol Cathy Maret. Elle rappelle que ni les autorités fédérales ni les polices cantonales vaudoises et fribourgeoises n'ont eu connaissance de menaces spécifiques contre le «Zibelemärit» ou d'autres événements actuels en Suisse. Par ailleurs, aucune procédure pénale ne serait en cours dans le contexte cité par le journal bâlois.

Fedpol concède toutefois que la situation actuelle correspond à une menace élevée, à la lumière des attaques terroristes ayant eu lieu dans d'autres pays d'Europe depuis 2015. Le risque provenant de l'Etat islamique reste accru, et la menace venant d'al-Qaïda persiste. Des personnes radicalisées en Suisse pourraient donc en effet s'inspirer des récents événements et les reproduire sur notre territoire.

La foire s'est déroulée comme prévu 

A la police cantonale de Berne, le porte-parole Dominik Jäggi a estimé que la foire s'est tenue comme prévu, «avec des mesures de sécurité qui correspondaient à un dispositif développé depuis longtemps». Ce dernier a été planifié selon l'évaluation des autorités fédérales compétentes qui avaient jugé la menace terroriste comme étant élevée depuis un certain temps déjà, a-t-il ajouté.

La ville de Berne a donc mis en place des mesures structurelles déjà vues lors de précédentes manifestations. Quant aux informations sur une menace terroriste, Dominik Jäggi a fait référence à des «autorités fédérales compétentes». C'était le BND allemand, qui garde le silence pour le moment, a souligné le journal bâlois.