A défaut d'être interdites, les distributions de corans dans la rue ne devraient pas être autorisées. C'est en tout cas la recommandation adressée aux cantons par le comité directeur de la Conférence des directeurs cantonaux des polices afin de mettre un terme aux activités de la campagne «Lies!».
Un collaborateur de la conférence a confirmé jeudi à l'ats cette information révélée par la Neue Zürcher Zeitung. Les cantons soutiennent ainsi la position du Conseil fédéral qui refuse d'interdire la campagne de distribution à l'échelon national.
Prises isolément, les actions de distribution du Coran ne constituent pas une menace pour la sécurité intérieure ou extérieure de la Suisse, a expliqué le gouvernement la semaine dernière en recommandant le rejet d'une motion UDC appelant à l'interdiction en Suisse de «Lies!» et d'autres organisations poursuivant les mêmes objectifs.
Vecteur de radicalisation
Pour pouvoir interdire «Lies !», il faudrait pouvoir prouver l'existence d'une structure organisationnelle en Suisse. Le Conseil fédéral n'en a pas moins la campagne dans son viseur. Il tient pour probable qu'elle contribue à la radicalisation et au recrutement de djihadistes.
Un nombre important de voyageurs du djihad suisses, présumés ou reconnus, a des liens avec «Lies!». Plusieurs procédures pénales sont en cours. Il est en outre possible d'interdire à certaines personnes de participer à ces actions de «Lies!» si leurs activités constituent une menace concrète ou servent à soutenir le terrorisme.
Le Service de renseignement de la Confédération examine les cas connus de voyageurs du djihad en relation avec «Lies!» et demandera le cas échéant une interdiction d'exercer cette activité. Le Conseil fédéral avait déjà signalé son soutien aux efforts des cantons et des communes déployés pour mettre fin aux actions de rue de «Lies !», notamment en refusant l'autorisation nécessaire.
Il veut revoir dans les meilleurs délais la disposition de la loi sur le renseignement qui l'autorise à interdire une organisation liée au terrorisme ou à l'extrémisme violent.
Selon le Conseil fédéral, le passage qui précise que l'interdiction se fonde sur une décision des Nations unies ou de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe n'est pas clair.
ATS