Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 29 août 2017

Watchcon passe en niveau 2 !


WATCHCON (contraction de Watch Condition) est un dispositif d'alerte utilisé conjointement par les forces armées sud-coréennes et le département de la Défense des États-Unis pour décrire le niveau d'alerte militaire en fonction des tensions avec la Corée du Nord. Il vient de passé en niveau 2.



Il s’applique aux services de renseignement et aux écoutes et non pas à la mise en état d’alerte des forces de combat. Les forces américaines et sud-coréennes surveillent près de 200 « indicateurs » pour évaluer la menace nord-coréenne : communications radio, mouvements de troupes, de navires et d’aéronefs, mouvements de dirigeants, activités sur des sites sensibles.




La Corée du Nord tire un missile balistique au-dessus du Japon

La Corée du Nord tire un missile balistique au-dessus du Japon © Kim Kyung Hoon Source: Reuters
Trajectoire du missile lancé par la Corée du Nord


La Corée du Nord a mené le 29 août un tir de missile balistique qui a survolé le Japon pour s'abîmer dans le Pacifique, un pas supplémentaire dans l'escalade des tensions autour des ambitions militaires de Pyongyang.

La Corée du Nord a tiré un missile depuis Sunan, près de Pyongyang, à 5h57 (20h57 GMT le 28 août), selon l'état-major sud-coréen. L'engin a survolé le Japon, parcouru 2 700 kilomètres à une altitude maximum d'environ 550 kilomètres.

Un porte-parole du ministère américain de la Défense a confirmé que le missile avait survolé le Japon, ajoutant qu'il n'avait «pas représenté une menace pour l'Amérique du Nord».

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence le 29 août après-midi à la demande de Washington et Tokyo, le Premier ministre japonais Shinzo Abe évoquant une «menace grave et sans précédent».

Shinzo Abe a dénoncé un «tir inacceptable» qui «nuit considérablement à la paix et la sécurité de la région», indiquant que Tokyo avait protesté auprès de Pyongyang. Le Premier ministre a ajouté s'être entretenu avec Donald Trump pendant 40 minutes au téléphone. Les deux alliés sont convenus «d'augmenter la pression sur la Corée du Nord».

Moscou «extrêmement préoccupé»

La Russie s'est déclarée «extrêmement préoccupée» par la situation. «Nous voyons une tendance vers une escalade [...] et nous sommes extrêmement préoccupés par le développement général [de la situation]», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence de presse RIA Novosti.

Il a ajouté que les vastes exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis, lancés le 21 août et impliquant des dizaines de milliers de soldats dans la péninsule coréenne, avaient «joué leur rôle en provoquant Pyongyang à un nouveau tir» de missile.

La dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé le Japon remonte à 2009. C'était un tir de satellite, selon Pyongyang. Mais d'après Washington, Séoul et Tokyo, il s'agissait en fait d'un test clandestin de missile intercontinental balistique (ICBM).

C'est au grand jour que Pyongyang a mené le mois dernier deux tests d'ICBM qui semblent avoir mis une bonne partie du continent américain à sa portée.

Le président américain Donald Trump a alors promis de déchaîner «le feu et la colère» sur la Corée du Nord. Ce à quoi Pyongyang répliquait en promettant de tirer une salve de missiles à proximité de Guam, territoire américain dans le Pacifique.

«Enorme défi»

Tout missile lancé vers Guam survolerait le Japon et les analystes expliquent que ce dernier tir constitue un énorme défi à la fois pour Tokyo et Washington.

Lorsque le Nord avait tiré ses deux ICBM en juillet - un «cadeau aux salauds d'Américains» selon le dirigeant  nord-coréen Kim Jong-Un -, les deux missiles avaient suivi une trajectoire en cloche leur permettant d'éviter le Japon.

Avant 2009, la dernière fois qu'un engin nord-coréen avait survolé l'espace aérien du Japon remontait à 1998. Pyongyang avait aussi affirmé qu'il s'agissait d'un lancement spatial, Washington parlant d'un missile Taepodong-1.

Pyongyang avait semblé suspendre son projet de tirer quatre missiles sur Guam, ce qui avait fait dire à Donald Trump que la Corée du Nord commençait à «respecter» les Etats-Unis.

Lire aussi : Baisse des tensions ? Trump salue la «sage» décision de Kim Jong-un de renoncer à tirer sur Guam

«Pas dégonflé»

«On aurait dit que la Corée du Nord avait reculé dans un jeu consistant à déterminer qui est le plus fort», dit Cha Du-Hyeogn de l'Institut Asan des études politiques de Séoul. «Mais Pyongyang montre que ce n'est pas cela qui se passe. Il montre qu'il ne s'est pas dégonflé et que c'est Washington qui bluffe sans projet concret», ajoute-t-il.

Le Japon a affirmé par le passé qu'il détruirait en vol tout engin nord-coréen qui menacerait de frapper son territoire. Mais il n'a rien fait de tel ce 29 août. D'après les explications de Itsunori Onodera, ministre japonais de la Défense, Tokyo a estimé que le missile, qui a survolé l'île septentrionale de Hokkaido pendant deux minutes, ne risquait pas de chuter sur son territoire.

Préventivement, des millions d'habitants du nord de l'archipel avaient cependant reçu par texto un message d'alerte du gouvernement leur demandant de se mettre à l'abri.

L'année dernière, quand Pyongyang avait tiré un missile en direction de la zone économique exclusive du Japon, il s'était attiré uniquement des déclarations de protestation. D'autres tirs avaient suivi.

«Aujourd'hui est un jour horrible pour le Japon», a estimé sur Twitter le commentateur spécialiste de sécurité Anki Panda. «Si la Corée du Nord ne juge pas intolérable le coût d'un survol du Japon, nous allons assister à de nouveaux tirs», a-t-il écrit.

Pyongyang justifie ses ambitions militaires par la nécessité de se protéger des Etats-Unis. Ce tir, qui s'ajoute à celui de trois engins de courte portée le 26 août, survient au moment où se déroulent des manœuvres militaires conjointes annuelles menées par Séoul et Washington dans la péninsule. Ces manœuvres ne manquent jamais de susciter l'ire de Pyongyang qui les voient comme la répétition d'une invasion.

Kim Jong-Un est devenu papa pour la troisième fois 

L'agence sud-coréenne Yonhap rapporte que Kim Jong-Un aurait eu un troisième enfant en février. L'épouse du dirigeant nord-coréen avait disparu des radars pendant plusieurs mois l'année dernière.

La première dame nord-coréenne Ri Sol-Ju aurait accouché de son troisième enfant au mois de février, selon Yonhap qui cite des députés sud-coréens, eux-mêmes informés par le service de renseignement sud-coréen (NIS). L'information a été révélée le 29 août.

L'épouse du numéro un nord-coréen avait disparu pendant une longue période en 2016, faisant naître les spéculations sur une grossesse éventuelle. D'après les précédents rapports du NIS, Ri Sol-Ju s'est mariée avec Kim Jong-Un en 2009 et a donné naissance à leur premier enfant l'année suivante, le deuxième étant né en 2013. La dynastie des Kim dirige la Corée du Nord depuis trois générations.

Rares sont toutefois les informations qui filtrent sur la famille au pouvoir.

L'ancienne star américaine de la NBA Dennis Rodman avait été la seule source d'information, confirmant la naissance du deuxième enfant de Kim Jong-Un, une petite fille nommée Ju-Ae.

A la suite d'un séjour en Corée du Nord en 2013, il avait raconté avoir tenu le bébé dans les bras, décrivant le dirigeant nord-coréen comme un «bon père» qui a une «famille bien».


Si Kim Jong-Un se montre davantage en public que son père Kim Jong-Il, un personnage introverti, les détails de sa vie privée, de la date exacte de sa naissance à celle de son mariage ne sont pas connus.

Le NIS a rapporté que le père de sa femme était universitaire et sa mère médecin. Elle s'était rendue en Corée du Sud en 2005 pour encourager les équipes nord-coréennes aux championnats d'athlétisme d'Asie.