Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 17 juin 2017

Un policier français soupçonné d'avoir remis des documents confidentiels à un agent marocain


Un fonctionnaire de police français a été mis en examen et écroué par la justice, qui le soupçonne d'avoir fourni des documents confidentiels à un intermédiaire, qui les aurait lui-même remis à un agent marocain.

D'après les premiers éléments de l'enquête, dévoilés par Le Point et Libération, un membre de la police aux frontières (PAF) d'Orly (Val-de-Marne) est soupçonné d'avoir transmis pendant plusieurs années des centaines de documents confidentiels, notamment des fiches S (comme Sûretéde l'Etat), à un intermédiaire. Ce dernier, un Franco-Marocain d'une soixantaine d'années qui occupait un poste à responsabilité dans une société privée spécialisée dans la sûreté aéroportuaire, les aurait ensuite transmis à un agent des services marocains, selon une source proche de l'enquête.

En contrepartie, ce capitaine se serait vu offrir plusieurs séjours au Maroc et aurait aussi touché de l'argent.

L'affaire avait débuté par un renseignement anonyme en juillet 2016 visant un capitaine de la PAF d'Orly, selon lequel il serait parti en vacances tous frais payés au Maroc avec sa famille, selon cette source. Une enquête préliminaire, confiée à l'Inspection générale de la police nationale, est alors ouverte par le parquet de Créteil, suivie de l'ouverture d'une information judiciaire, en décembre 2016.

Interpellés les 29 et 30 mai et placés en garde en vue en même temps que d'autres personnes, les deux principaux suspects, le capitaine de police et l'intermédiaire, ont été mis en examen et placés en détention provisoire, d'après une source judiciaire. Ils sont suspectés de corruption passive et active, violation de secret professionnel et recel, selon la source proche de l'enquête.

Joint par l'AFP, l'avocat du responsable de sûreté aéroportuaire, Yves Levano, s'est refusé à tout commentaire. Le parquet de Créteil (Val-de-Marne) s'est contenté de faire savoir que la procédure suivait son cours.