Les services de sécurité russes (FSB) menacent de faire fermer la très secrète messagerie en Russie, assurant que les auteurs de l'attentat de Saint-Pétersbourg y avaient eu recours.
«Au cours de l'enquête sur l'attaque terroriste du 3 avril dans le métro de Saint-Pétersbourg, le FSB a obtenu des informations fiables sur l'utilisation de Telegram par le kamikaze, ses complices et leur responsable à l'étranger afin de dissimuler leurs projets criminels», a affirmé le 26 juin le FSB dans un communiqué.
Selon les services de sécurité russes, les terroristes ont eu recours à cette messagerie très sécurisée à chaque stade de la préparation de l’attaque terroriste qui a fait 15 morts et a été revendiquée par un groupe assez peu connu, le «Bataillon de l'imam Chamil», lié à Al-Qaïda.
«La position du fondateur de Telegram est anarchique»
Le conseiller du président russe sur les questions numériques, German Klimenko, est revenu sur le communiqué du FSB pour RT. « Les terroristes peuvent utiliser n’importe quoi : WhatsApp, Viber, etc. Mais nous avons un dialogue avec WhatsApp. Nous communiquons avec Google qui a commencé à payer la TVA. YouTube bloque des vidéos [en accord avec les autorités russes]. C'est difficile, mais nous avons un dialogue. La position de Dourov [fondateur de Telegram] est, elle, absolument anarchique : "Je n'obtempérerai pas "», a ainsi expliqué le conseiller.
L'agence russe de régulation des médias et télécommunications Roskomnadzor avait exigé le 23 juin que la messagerie fournisse aux autorités des informations, conformément à de nouveaux amendements. «En cas de refus de remplir ses obligations en tant que diffuseur d'informations, Telegram devra être bloqué en Russie», avait prévenu l'agence.
Le fondateur de la messagerie, Pavel Dourov, a de son côté déclaré sur Vkontakte, le très populaire réseau social russe qu'il a fondé : «L'éventuel blocage de Telegram ne rendra nullement plus compliqués les objectifs des terroristes ou des trafiquants de drogues. Pour vaincre le terrorisme via des blocages, il faudrait bloquer internet.»
Le 3 avril, une bombe artisanale a explosé dans le métro de Saint-Pétersbourg faisant 15 morts et plus de 50 blessés. Le kamikaze avait aussi déposé une autre bombe dans le métro du centre-ville, désamorcée à temps. L’auteur de l’attentat a été identifié comme Akbarjon Djalilov, citoyen russe né au Kirghizstan.