lundi 8 mai 2017
L'espion suisse était un agent double
Le 28 avril dernier, Daniel M. était arrêté à Francfort, accusé d’avoir espionné le fisc allemand pour le compte de la Suisse. Il y aurait placé une taupe pour repérer les enquêteurs s’intéressant aux données bancaires helvétiques. L’affaire se révèle bien plus complexe.
Agent double?
Selon la «NZZ am Sonntag» et «Le Matin Dimanche», en plus de sa mission pour Berne, Daniel M. aurait proposé de vendre des données bancaires suisses en Allemagne. C’est comme ça qu’il se serait fait pincer, car UBS l’aurait appris et aurait lancé une enquête, en accord avec le Ministère public de la Confédération (MPC). Celui-ci nie lui avoir donné un mandat.
Amateurisme
90 000 fr., c’est la somme que Daniel M. aurait dû toucher pour mener à bien l’infiltration, selon plusieurs journaux. Seulement voilà, il voulait être payé tout de suite, alors que son contact attendait d’abord des résultats. Le malentendu fait capoter l’affaire.
L’homme raconte tout lors d’un interrogatoire en 2015, et le procès-verbal sera transmis par le MPC aux enquêteurs allemands dans le cadre de l’enquête. Grâce au PV non caviardé, ils pourront établir le mandat d’arrêt... et provoquer la polémique actuelle. Amateurisme, selon la presse.
Danger pour la sécurité
«SonntagsBlick» rappelle l’importance de la confiance entre services secrets amis, et craint que l’affaire ne bloque l’échange d’informations, par exemple pour la surveillance de djihadistes suisses à l’étranger.