Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 23 mai 2017

Armée suisse : une journée d'info imposée aux femmes dès 2020



La présence des femmes dans l'armée suisse est souvent qualifiée d'anecdotique. Cette situation pourrait changer dès 2020. C'est en effet à cette date que la journée d'information militaire pourrait devenir obligatoire pour tous les Suisses et Suissesses de plus de 18 ans, comme l'écrit la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) dans son édition du 23 mai 2017.

Les directeurs cantonaux des affaires militaires se sont mis d'accord la semaine passée sur cette date, a confirmé Alexander Krethlow, le secrétaire général de la Conférence gouvernementale des affaires militaires, de la protection civile et des sapeurs-pompiers (CG MPS). «Nous voulons attirer plus de femmes pour servir dans l'armée, le service civil, la protection civile et la Croix-Rouge. Ce ne sont donc plus seulement les garçons qui seront astreints à cette journée d'information».

Un projet en préparation

Derrière cette révolution se trouve la patte de Guy Parmelin. L'idée a été lancée en février par le divisionnaire Daniel Baumgartner, le nouveau commandant des Forces terrestres. Les représentants cantonaux de l'armée, chargés d'organiser cette journée, n'y ont émis aucune objection lors de leur séance vendredi passé. Selon Alexander Krethlow, ils ont estimé à l'unanimité que les jeunes filles devaient être mieux informées sur les capacités de politique de sécurité.

Une proposition concrète est en préparation sous la houlette de Guy Parmelin et du conseiller d'Etat tessinois Norman Gobbi, président de la CG MPS. Elle devrait être présentée aux cantons et à la Confédération en mai 2018.

En juin en commission

A l'heure actuelle, cette journée d'information est obligatoire pour les jeunes Suisses. Qui risquent une amende ou une interpellation s'ils ne se présentent pas sans excuse. Pour que ce tarif soit également appliqué aux jeunes femmes, il faudra changer le code pénal militaire. Quant aux coûts supplémentaires générés par ces journées d'orientation, ils seront pris en charge par Berne.

Les cantons et la Confédération veulent aller vite. Un premier jet sera proposé en juin aux commissions de politique de sécurité du Conseil national et du Conseil des Etats. «J'ai remarqué que cette journée pour les femmes nécessiterait un changement de la Constitution. Mais comme on parle d'une obligation diluée, il n'y aura pas besoin d'une votation populaire», a expliqué la conseillère nationale Edith Graf-Litscher (PS/TG),

Quelques résistances

Elle a émis toutefois des doutes devant le projet du DDPS. «C'est inutile si les femmes sont contraintes de venir à cette journée d'orientation mais qu'elles ne veulent pas entendre parler de l'armée.» Il vaudrait mieux les informer lors de l'apprentissage ou de l'école, car c'est ainsi qu'elles pourront être convaincues d'accomplir un service militaire, a-t-elle ajouté.

Kathrin Bertschy, vice-présidente de l'Alliance des sociétés féminines suisses Alliance F, a salué les projets du DDPS. «Si vous ne pouvez compter que sur la moitié des candidats potentiels, il est impossible de constituer les meilleures équipes. Si nous avons déjà une armée, le principe du service militaire obligatoire devrait s'appliquer à tous», a souligné la conseillère nationale (Vert'Lib/BE).

ATS