Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 21 avril 2017

Qui est Karim Cheurfi, alias Abou Youssef al-Belgiki, «Abu Yussef le Belge» ?


Fiché S, arrêté le 23 février mais libéré faute de preuves

Il était près de 21 heures, le 20 avril, quand un homme a arrêté sa voiture à hauteur d’un car de police, alors en stationnement devant le 102 de l’avenue des Champs-Elysées. Après être sorti de son véhicule, il a ouvert le feu avec un fusil d’assaut sur les policiers, tuant l’un d’entre-eux. Deux autres ont été touchés, dont l’un gravement.

Mais cet individu n’aura heureusement pas le temps de faire d’autres victimes puisqu’il a été abattu peu après par un tir de riposte des policiers visés. Au cours de la fusillade, une touriste a toutefois été blessée par un éclat.

Suite à cela, d’importantes forces de sécurité ont été déployées aux Champs-Elysées tandis qu’un hélicoptère survolait le quartier. Les premières investigations ont rapidement permis de déterminer l’identité de l’auteur de la fusillade, grâce notamment à la carte grise retrouvée dans son véhicule.

Ainsi, il s’agit d’un certain Karim Cheurfi, un citoyen français de 39 ans, commerçant de son état et connu de la justice. En 2001, il avait tiré sur un policier lors d’une course-poursuite alors qu’il était au volant d’une voiture volée et tenté d’en tuer un second après avoir réussi à se saisir de l’arme de ce dernier au cours de sa garde à vue. En 2005, il avait été condamné à 15 ans de réclusion pour tentative d’homicide volontaire.

Ce Karim Cheurfi. fit de nouveau parler de lui récemment : le 23 février dernier, il avait été interpellé après avoir fait part de son intention de tuer des policiers. Mais il fut rapidement remis en liberté, faute de preuve. Faisait-il l’objet d’une « fiche S », comme l’ont affirmé plusieurs médias? Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet n’a pas pu le confirmer sur les ondes d’Europe1, ce 21 avril.

Cela étant, l’État islamique (EI ou Daesh) a revendiqué l’attaque des Champs-Élysées dans un délai plutôt inhabituel (deux heures après les faits) via son agence de propagande Amaq. Seulement, l’identité qui figure dans le communiqué de l’organisation jihadiste ne correspond pas à celle de l’assaillant des Champs-Élysées.

« L’auteur de l’attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Youssef al-Belgiki, et c’est un des combattants de l’État islamique », a en effet indiqué Amaq. D’où une certaine confusion…

Trois hypothèses peuvent alors être avancées. La première est que Karim Cheurfi. aurait séjourné en Belgique, ce qui expliquerait ce nom de guerre. Seulement, au regard des éléments actuellement disponibles et sous réserve du résultat de la perquisition menée à son domicile, situé à Chelles (Seine-et-Marne), elle serait à écarter dans la mesure où il aurait toujours vécu en France.

La seconde est que l’EI aurait commis une erreur dans la rédaction de son communiqué de revendication en donnant l’identité d’un autre de ses opérateurs, prêt à passer à l’action.

Or, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a confirmé une information qui circulait dans la soirée du 20 avril, à savoir que les autorités belges avaient transmis à leurs homologues françaises un avis de recherche concernant un jihadiste originaire d’Anvers. Mais il a affirmé, plus tard, que l’individu en question s’était présenté à un commissariat de sa ville de résidence.

Mais ce dernier développement ne permet pas d’écarter pour autant l’hypothèse d’un jihadiste susceptible d’agir au nom de Daesh dans les jours qui viennent.

Un second suspect lié à l'attaque ?

Le 21 avril, le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'un second homme que les autorités suspectent d'être en lien avec l'attaque des Champs-Elysées s'est présenté dans un commissariat d'Anvers en Belgique.

«L'homme faisant l'objet d'un avis de recherche diffusé par les autorités belges s'est présenté dans un commissariat d'Anvers», a déclaré à l'AFP, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.

D'après les médias belges, le suspect qui s'appelle Youssouf El Osri serait arrivé en France de Belgique le 20 avril au matin par le train Thalys. Le lien de cet homme âgé de 35 ans avec l'attaque des Champs-Elysées n'a pas été confirmée, mais l'hypothèse est sérieusement étudiée.

Le 20 avril, la police belge avait averti son homologue française de l’arrivée de Youssouf El Osri, originaire de la ville d'Anvers et réputé dangereux.

Dans son message adressé aux autorités françaises, la police belge a révélé qu’au cours d’une perquisition au domicile anversois de Youssouf El Osri, elle avait trouvé un billet de Thalys à destination de Paris réservé pour le jeudi 20 avril à 6h.

Des cagoules et des armes ont également été retrouvées. Les autorités françaises ont transmis le message vers différents de leurs services avec la mention «Individu très dangereux en route vers la France».