Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 14 mars 2017

Près de 500 internautes djihadistes sous surveillance en Suisse




Le Service de renseignement de la Confédération a surveillé 497 internautes l'an dernier, selon le rapport TETRA présenté ce mardi. Ils diffusaient du matériel prônant l’idéologie djihadiste. Un plan de lutte contre la radicalisation est en cours d’élaboration.

La menace terroriste reste élevée pour de nombreux pays européens. En Suisse, le risque le plus probable est celui d’attentats à faible coût logistique exécutés par des individus isolés ou de petits groupes, a estimé mardi la directrice de Fedpol Nicoletta della Valle. Elle présentait le rapport TETRA sur la lutte contre le terrorisme à motivation djihadiste en Suisse.

122 interdictions d’entrée sur le territoire

A la fin 2016, 497 internautes ont attiré l’attention du Service de renseignement de la Confédération (SRC): ils diffusaient en Suisse ou à partir de notre pays du matériel prônant l’idéologie djihadiste, selon le rapport TETRA. Ils ne représentent pas nécessairement tous une menace pour la sécurité.

Le SRC a également examiné, sous l’angle d’une menace de la sécurité intérieure du pays, 5202 dossiers de demande d’asile remis par le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) en 2016. Dans quatorze cas, le SRC a recommandé de rejeter la demande d’asile ou a relevé un risque sécuritaire. Il a conseillé le retrait du statut de requérant d’asile et de réfugié dans un cas.

Fedpol a rendu 122 interdictions d’entrée pour l’année 2016. Dans 107 cas, les personnes étaient soupçonnées de commettre des actes terroristes ou de soutenir des groupements interdits.

Plan d’action national

Les instruments pour lutter contre le terrorisme en Suisse devraient être renforcés. La task force TETRA élabore un plan d’action national contre la radicalisation et l’extrémisme violent. Celui-ci proposera un paquet de mesures concrètes et praticables pour empêcher et combattre toutes les formes de radicalisation.

La question de la déradicalisation y est également traitée. Des mesures doivent être prises avant, pendant ou après l’exécution de la peine, pour déradicaliser ou réhabiliter les personnes de retour du djihad ou les djihadistes radicalisés et condamnés.

Le plan d’action national a pour but d’aider les cantons et les communes à mettre en place et à exploiter des structures de prévention de la radicalisation. La Confédération évalue les possibilités de soutenir financièrement les institutions. Le PAN devrait être adopté au troisième trimestre 2017 par les organismes politiques.

Renforcer les mesures

La loi fédérale interdisant les groupes Al-Qaida et Etat islamique ainsi que les organisations apparentées est limitée jusqu’à fin 2018. Des travaux sont en cours pour garantir que les comportements incriminés par cette loi soient couverts par une législation adéquate et non limitée dans le temps.

Des mesures policières hors des poursuites pénales sont également élaborées et renforcées. L’échange d’informations entre les autorités d’exécution des peines et les autorités de poursuite pénale, de sécurité et de migration doit être optimisé.