Le quartier central de Bruxelles a été évacué jeudi par la police après la découverte de bonbonnes de gaz dans une voiture dont le conducteur était signalisé comme radicalisé, ont indiqué la police et le maire de la commune à l'AFP.
La police n'a donné aucune information sur le conducteur du véhicule, qui a été arrêté sans opposer de résistance, mais il «est signalé comme radicalisé», a déclaré à l'AFP Charles Picqué, le bourgmestre (maire) de la commune bruxelloise de Saint-Gilles, où se trouve la Porte de Hal, dont les environs ont été bouclés.
«Il s'agit de quelqu'un (...) de potentiellement dangereux qui a été arrêté par nos services de police pour un excès de vitesse, il brûlait des feux rouges», a expliqué M. Picqué. «Quand vous ajoutez un délit de fuite, le signalement de quelqu'un qui est potentiellement dangereux et (...) qu'il a des bonbonnes de gaz dans son coffre et qu'il n'a pas voulu ouvrir son coffre, ça exige évidemment qu'on soit prudent», a-t-il ajouté. «Il y a une convergence d'indices qui nous rendent prudents», a-t-il ajouté.
Les forces de l'ordre belges sont en état d'alerte depuis les attaques du 13 novembre 2015 à Paris, préparées depuis la Belgique, puis les attentats du 22 mars 2016 qui ont fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.
Feu rouge brûlé
Les policiers qui voulaient contrôler le véhicule après qu'il a brûlé un feu rouge aux environs de 16H00 (15H00 GMT) «n'ont pas pris de risque, ils ont appelé le service de déminage de l'armée et c'est eux qui vont contrôler le véhicule pour savoir ce qui en est», a expliqué à l'AFP une porte-parole de la police de la zone Bruxelles-Midi.
Le chauffeur «a été emmené au commissariat pour être entendu», a précisé la porte-parole. «Il y a un périmètre de sécurité autour du véhicule, tous les cafés, tous les appartements, tout le métro ont été évacués», a-t-elle précisé.
Le métro ne marque plus l'arrêt à la station Porte de Hal et plusieurs lignes de bus et de tram qui passent par là ont été déviées, selon l'exploitant du réseau de transports en commun bruxellois, la Stib.
Suspect relaxé malgré ses liens avec le terrorisme
Le parquet de Bruxelles a tout de même ouvert une information judiciaire.
(Photo: Twitter)
Le conducteur d'un véhicule utilitaire dans lequel deux bonbonnes de gaz suspectes avaient été découvertes jeudi à Bruxelles, déjà condamné pour terrorisme, a été remis en liberté vendredi, a annoncé le parquet de la capitale belge.
«Le parquet peut confirmer que M.A. a été relaxé (remis en liberté, selon la terminologie belge) en début d'après-midi», a indiqué un porte-parole du parquet, Denis Goeman, précisant qu'«aucun élément susceptible de justifier une mise à l'instruction ou la délivrance d'un mandat d'arrêt n'a été découvert».
Plus tôt dans la journée, le parquet avait déjà indiqué que les bonbonnes de gaz, à l'origine du bouclage d'un quartier pendant plusieurs heures, étaient probablement destinées à un usage domestique, comme l'avait affirmé le suspect.
Les forces de l'ordre avaient été d'autant plus prudentes que l'homme en question, né en 1989, avait été condamné en 2016 par la Cour d'appel de Bruxelles à cinq ans de prison, en partie avec sursis, «pour avoir participé à l'activité d'un groupe terroriste». Selon une source proche du dossier, il était un «ami proche» de Najim Laachraoui, l'un des deux kamikazes liés à l'organisation Etat islamique qui se sont fait exploser le 22 mars 2016 à l'aéroport de Bruxelles. Il avait lui-même tenté à deux reprises de se rendre en Syrie, sans y parvenir, selon la même source.
Des policiers l'avaient contrôlé jeudi après qu'il eut brûlé un feu rouge dans le quartier de la Porte de Hal, à proximité de la gare du Midi. Ils «ont alors constaté la présence de deux bonbonnes de gaz dans le véhicule» et «ont procédé à la privation de liberté du conducteur».
Par précaution, un large périmètre de sécurité avaient été mis en place autour du véhicule: le quartier avait été bouclé, le métro ne marquait plus l'arrêt et les habitants s'étaient vu interdire de rentrer chez eux.
Appelé sur place, les services de déminage de l'armée avaient établi que l'une des bonbonnes était remplie et l'autre vide et aucun détonateur n'avait été retrouvé. Les premiers éléments de l'enquête ont confirmé l'explication du suspect selon lequel «les bonbonnes de gaz étaient destinées à un usage domestique», avait indiqué le parquet lors d'une conférence de presse vendredi matin.
«Compte tenu du profil de l'intéressé ainsi que du contexte de son arrestation, le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire et procède actuellement à toutes les vérifications et devoirs utiles afin d'être rassuré quant à son mobile», avait-il toutefois ajouté.
«L'information judiciaire suit son cours», a confirmé dans l'après-midi M. Goeman. Les forces de l'ordre belges sont en état d'alerte depuis les attaques du 13 novembre 2015 à Paris, préparées depuis la Belgique, puis les attentats du 22 mars 2016 qui ont fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.
AFP