Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 10 janvier 2017

Pour le Pentagone, l’essaim de drones est une capacité militaire pleine de promesses


Si vous commettez l’inprudence de vous en prendre à un nid de frelons, alors vous n’avez qu’une seule chose à faire : prendre vos jambes à votre cou pour échapper à la nuée d’insectes qui ne vous pardonnera pas de les avoir dérangés.

Le principe de l’essaim de mini-drones que vient de tester avec succès le service des capacités stratégiques (SCO) du Pentagone est, en quelque sorte, inspiré du nid de frelons. En clair, il s’agit de miser sur le nombre pour submerger les défenses de l’adversaire en larguant des engins qui, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle, sont capables d’agir collectivement.

Ainsi, en octobre, trois avions F/A-18 Super Hornet de la Naval Air Weapons Station de China Lake ont largué un essaim de 103 mini-drones Perdix de 16 cm de long, développés par des élèves ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Lors de cet essai, ces petits engins ont réussi à adapter leur comportement en fonction des aléas de la mission, formant ainsi un « organisme collectif, partageant un cerveau commun ».


Une fois libérés de leur nacelle, les mini-drones se sont rassemblés à un point donné avant d’enchaîner sur 4 missions différentes, dont trois ont consisté à planer au-dessus d’une cible et un à former un cercle de 100 mètres de large dans le ciel.

« Parce que chaque Perdix communique et collabore avec chacun de ses homologues, l’essaim n’a pas de leader, et peut s’adapter en douceur, si un nouveau drone rejoint le groupe, ou si au contraire un drone le quitte », a expliqué William Roper, le patron du SCO, un organisme créé en 2012 par Ashton Carter, alors qu’il était le numéro deux du Pentagone.

Peu coûteux, les drones Perdix sont conçus en fibre de carbone et d’un matériau composite à base de Kevlar. Leur moteur est alimenté par une batteire Lithium-Polymère. Ils peuvent être partiellement fabriqués en utilisant une imprimante 3D.

Pour le Pentagone, cet essaim de mini-drones ouvre la voie à la conception d’un nouveau type d’armement « prometteur ». En effet, les applications sont nombreuses : tromper et satuter les défenses aériennes adverses, brouiller (ou relayer) les communications, surveiller une zone en particulier, collecter du renseignement ou bien encore, avec des charges explosives, attaquer une unité ennemie.

Ce principe d’essaim de drones intéresse également l’US Navy, qui a lancé le programme LOCUST (Low-Cost UAV Swarming Technology), avec l’objectif d’acquérir la capacité de « submerger de façon autonome un adversaire. »