«Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont reçu pour la toute première fois des blindés américains. Cela s'est produit après l'arrivée de l'administration de Donald Trump au pouvoir (...) qui a promis plus de soutien» à ces forces, a indiqué Talal Sello, un porte-parole des FDS.
«Dans le passé, nous recevions des armes, des munitions. Avec les blindés, nous entrons dans une nouvelle phase de soutien», a-t-il précisé. Le nombre de blindés et de véhicules de transport de troupes livrés «il y a quatre ou cinq jours» est peu élevé, a précisé un porte-parole des FDS, mais il est selon lui le signe visible d'un soutien accru de Washington depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche.
Les Etats-Unis ont jusqu'à présent fourni un appui aérien, dépêché des membres des forces spéciales et livré des armes légères aux FDS. Ceux-ci cherchent à isoler Rakka, le bastion de l'EI, après avoir chassé les djihadistes d'une grande partie du nord-est de la Syrie.
A la question de savoir si cette première livraison de blindés avait été approuvée par la nouvelle administration américaine ou par celle de Barack Obama, M. Sello a répondu que c'était bien l'administration de M. Trump qui avait décidé.
Plus de soutien de la part de Trump
«Il y a eu des rencontres entre les FDS et des représentants de la nouvelle administration et ils nous ont promis plus de soutien, notamment pour la bataille de Raqa», principal bastion de l'EI en Syrie, a encore précisé le porte-parole.
La semaine dernière, le nouveau président américain avait donné jusqu'à fin février à ses responsables militaires pour lui présenter un plan «pour vaincre» l'EI, groupe djihadiste, responsable d'atrocités en Syrie et en Irak et d'attentats sanglants notamment en Europe.
Hostilité de la Turquie
Washington a évité d'appuyer trop visiblement les FDS en raison de l'hostilité qu'une telle politique suscite en Turquie. Ankara considère la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance des FDS, comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement séparatiste avec lequel Ankara est en conflit ouvert.
La Turquie s'est elle-même engagée militairement dans le conflit syrien l'été dernier pour lutter contre l'EI mais aussi contre les YPG. Elle a récemment amorcé un rapprochement avec la Russie dans ce but.
Fortes d'un soutien américain accru, les FDS ont l'intention de poursuivre leur entreprise d'encerclement progressif de Rakka en coupant la route entre la «capitale» syrienne de l'EI et la province de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak, a-t-on appris mardi de source militaire kurde.
Zone de repli de l'EI
De violents combats opposent depuis plus de deux semaines les djihadistes aux dernières forces gouvernementales syriennes présentes à Deir Ezzor. La région constitue la première zone de repli pour les combattants de l'EI contraints de fuir l'Irak en raison de l'offensive de Mossoul.
«La prochaine phase de notre campagne consistera à isoler complètement Rakka», a dit le responsable militaire kurde, qui a tenu à rester anonyme. «Pour y parvenir, nous devons atteindre la route entre Rakka et Deir Ezzor. Ce sera une mission difficile», a-t-il ajouté.
Le porte-parole des FDS a lui aussi évoqué une «nouvelle opération» contre l'EI qui devrait débuter «dans les prochains jours». Il n'a pas voulu donner davantage de précisions.
AFP