Alors que les jihadistes de l’État islamique opposent une forte résistance aux forces irakiennes et kurdes à Mossoul, ils vont devoir aussi s’employer à défendre leurs positions dans la ville de Raqqa, leur second bastion, situé en Syrie.
En effet, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui réunissent les milices kurdes syriennes (YPG) et des groupes rebelles arabes, viennent de lancer une opération d’ampleur visant à chasser l’EI de Raqqa.
« La grande bataille pour la libération de Raqqa et de sa province a commencé », a en effet affirmé une porte-parole des FDS, depuis la localité d’Aïn Issa, située à une cinquantaine de kilométres du fief jihadiste.
Seules les FDS sont impliquées dans cette opération, qui, appelée « Colère de l’Euphrate », mobilise 30.000 combattants, appuyés par la coalition internationale anti-EI dirigée par les États-Unis.
« Raqqa sera libérée grâce à ses fils et ses factions arabes, kurdes et turkmènes, des héros combattant sous la bannière des FDS, avec la participation active des Unités de protection du peuple kurde (YPG) (…) en coordination avec la coalition internationale », explique un communiqué des FDS.
Ce 6 novembre, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé, sur les ondes d’Europe1, qu’il fallait impérativement mener la bataille de Raqqa après celle de Mossoul.
« Donc, il faut aussi aller jusqu’à Raqqa. On passe d’abord par Mossoul, mais la bataille de Raqqa doit avoir lieu », a affirmé le ministre. « Ça sera automatiquement des forces locales qui viendront libérer Raqqa, même si les forces françaises, les forces américaines, la coalition, contribuent par des frappes à ce que l’on puisse démanteler le dispositif de Daesh », a-t-il ajouté, en rappelant que c’est de cette ville que « sont venus les ordres et les orientations qui ont amenés le drame et la barbarie » des attentats du 13 novembre 2015.
Reste à voir la réaction de la Turquie, qui, alors qu’elle a lancé l’opération « Bouclier de l’Euphrate » dans le nord de la Syrie, a fait savoir à plusieurs reprises qu’elle était prête à prendre part à la libération de Raqqa étant donné son hostilité aux milices kurdes syriennes. Fin octobre, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, avait affirmé que les forces turques seraient « bienvenues » pour participer à l’offensive contre le bastion syrien de Daesh.
Un général américain à Ankara
Le chef d'état major inter-armées américain Joseph Dunford, dont la visite n'avait pas été annoncée, se trouvait à Ankara dimanche pour discuter avec son homologue turc, a annoncé l'armée turque, alors qu'une coalition arabo-kurde se lançait à la conquête de la ville syrienne de Raqa, fief du groupe EI.
Le général devait rencontrer son homologue Hulusi Akar, a indiqué l'armée, sans autre précision. La force arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis menant l'offensive pour reprendre Raqa avait indiqué plus tôt que Washington était d'accord pour que la Turquie n'y joue aucun rôle.