Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 16 novembre 2016

La bataille de Raqqa


En ce mois de novembre, l’État islamique (EI ou Daesh) est attaque de toutes parts. En Irak, si elles progressent non difficulté à Mossoul, les forces irakiennes viennent de reprendre le contrôle de la cité antique assyrienne de Nimrod, située à une trentaine de kilomètres plus au sud.

En Syrie, l’EI est s’attend à livrer bataille pour tenter de garder sous sa coupe Al-Bab, l’une des dernières villes qu’il contrôle encore dans le nord de la province d’Alep. Cette localité est convoitée non seulement par les rebelles syriens soutenus par les forces turques, qui en ont fait un des objectifs majeurs de l’opération « Bouclier de l’Euphrate », mais aussi par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les milices kurdes syriennes (YPG) et appuyées par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.

Enfin, ces même FDS ont lancé, le 5 novembre, l’opération « Colère de l’Euphrate » visant à chasser l’EI de son bastion syrien de Raqqa. Et, visiblement, des militaires français sont de la partie.

En juin, interrogé sur ce que faisait la France pour aider les combattants kurdes en Syrie lors de l’émission « Bibliothèque Médicis » (Public Sénat), le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait évoqué, sans entrer dans les détails, « des apports d’armes, de la présence aérienne et du conseil ». Á l’époque, l’attention était focalisée sur les combats visant à chassant les jihadistes de la ville stratégique de Manbij.

« Les militaires français n’interviennent pas eux-mêmes et ne sont donc pas susceptibles de combattre directement contre les militants de l’EI, notamment les Français présents à Manbij », avait-on confirmé, plus tard, au ministère de la Défense.


Seulement, il y a la théorie et la pratique. Et quand un VBIED (vehicle-borne improvised explosive device), c’est à dire un véhicule bourré d’explosifs conduit par un candidat au suicide, fonce sur un groupe de combattants kurdes « accompagné » par des Français, ces derniers ne peuvent qu’ouvrir le feu. C’est du moins ce que suggère la vidéo qui, tournée dans les environs de Raqqa, circule en ce moment sur les réseaux sociaux après avoir été mise en ligne par le PYD, le parti politique dont sont issues les milices kurdes syriennes.

« - Prépare un Milan, vite, vite », peut-on entendre dans cette vidéo. Les ordres, prononcés en français, sont, semble-t-il, traduits en langue kurde.

Cela étant, la séquence montre que le MILAN tiré pour stopper le VBIED a manqué sa cible. C’est apparemment un missile Javelin qui aura raison du véhicule-suicide envoyé par Daesh.