Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 7 novembre 2016

1 otage américain libéré et évacué vers Oman


La région de Sanaa, où l'Américain était retenu, est le théâtre de violents affrontements. (photo: Keystone/AP/archives)


Un Américain retenu à Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis, a été libéré et évacué vers Oman, a annoncé dimanche le ministère des affaires étrangères omanais.

L'homme a été identifié par le département d'Etat américain comme Wallead Yusuf Pitts Luqman. Il a été évacué du Yémen à bord d'un avion militaire du sultanat d'Oman avec des Yéménites blessés dans la guerre qui déchire ce pays de la péninsule arabique, a indiqué le ministère omanais dans un communiqué cité par l'agence de presse d'Etat ONA.

Cette évacuation «fait suite à une requête du gouvernement américain pour qu'Oman continue d'aider (ndlr: à la libération de) ses citoyens retenus au Yémen», précise le ministère. L'homme a été libéré «en coordination avec les parties concernées à Sanaa», ajoute-il dans une référence apparente aux rebelles chiites Houthis.

Deux autres libérations

Le mois dernier, Oman avait également réussi à obtenir la libération de deux Américains détenus à Sanaa. Oman est le seul pays arabe du Golfe à ne pas participer à la coalition militaire qui intervient au Yémen contre les Houthis.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé sa «profonde gratitude» au gouvernement d'Oman pour «son assistance dans la libération de M. Luqman». «Nous saluons aussi ce geste positif des Houthis», a-t-il déclaré. «Nous ne cesserons pas nos efforts pour obtenir la libération des Américains injustement détenus à l'étranger». «Nous continuons à appeler à la remise en liberté des personnes injustement retenues au Yémen», a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Il y a eu au cours des dernières années des dizaines d'enlèvements d'étrangers au Yémen, commis pour la plupart par des membres de tribus yéménites qui s'en servent pour obtenir des concessions des autorités politiques.

La guerre au Yémen oppose depuis des mois les Houthis alliés à des partisans de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh à des forces loyales à l'actuel président Abd Rabbo Mansour, qui est soutenu par une coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite.

Plusieurs Occidentaux enlevés

Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa et le nord du pays depuis 2014. Depuis que les Houthis se sont emparés de Sanaa, ils ont enlevé plusieurs Occidentaux, dont la plupart ont été libérés grâce à des médiations omanaises.

En septembre, un citoyen américain qui dirigeait une école de langue anglaise à Sanaa a été capturé par des hommes disant être des responsables de la sécurité travaillant pour les Houthis, selon des témoins.

Un chef rebelle a déclaré par la suite que cet Américain avait été arrêté pour avoir fourni à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite les coordonnées d'objectifs pour des frappes aériennes.

Oman, qui est l'un des six membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a de bonnes relations avec les Houthis. Bien qu'étant en bons termes avec la puissante Arabie saoudite, il est le seul des pays membres du CCG à ne pas faire partie de la coalition sous direction saoudienne qui lutte contre les Houthis et leurs alliés.

Oman est aussi l'un des rares pays arabes à entretenir de bonnes relations avec l'Iran chiite, et il a parfois assuré des médiations entre l'Iran et les Etats-Unis pour la libération de prisonniers. En septembre 2015, les rebelles yéménites ont libéré six étrangers dont deux Américains.

AFP