Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 3 octobre 2016

Attentat de Nice : les mensonges de la version officielle


La version des autorités à propos de l’attentat de Nice, le 14 juillet, est contredite sur au moins trois points. Et ce, grâce au procès-verbal de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, bandes de vidéo-surveillance à l’appui, consultées par le journaliste Azzedine Ahmed-Chaouch et mises en exergue dans l’émission « Quotidien ».

L'attaque a durée 4 minutes 17

D’abord, contrairement à ce qu’affirmait le directeur du cabinet de Christian Estrosi quelques heures plus tard, l’attaque terroriste menée par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel au volant d’un 19 tonnes n’a pas duré 45 secondes mais 4 minutes 17. Une erreur d’appréciation de taille fortement susceptible de déclencher la colère des familles…

Effectifs et dispositif de sécurité insuffisant

Ensuite, contrairement à ce qu’affirmait, le 16 juillet, Bernard Cazeneuve sur la police nationale « présente, très présente » et ses véhicules qui « rendaient impossible le franchissement de la promenade des Anglais »,

« sur les vidéos, les enquêteurs ne relèvent à cet endroit qu’une voiture de police nationale ».
En outre simple spéculation, le dispositif de sécurité réduit à peau de chagrin aurait-il un rapport avec la présence, ce soir-là, de François Hollande à un « dîner privé » à Avignon ?

Le camion a été stoppé parce qu'il a calé

Enfin, pour ce qui est du « dispositif de protection » qui avait « permis à la police nationale d’intercepter le camion et de mettre un terme à sa course meurtrière », ainsi que l’assurait Bernard Cazeneuve, en réalité, le véhicule de police se trouvait derrière lui, gêné par les passants affolés. Impossible, dans ces conditions, de stopper le camion qui finira sa course… en calant.

Et dire qu’il y a deux mois, les « attaques quotidiennes », les « polémiques absurdes », les « mensonges et insinuations » donnaient la nausée à Bernard Cazeneuve ! Et qu’il portait plainte contre la chef du centre de supervision urbain, Sandra Bertin, laquelle racontait en détail, au JDD, avoir subi des pressions quant à son rapport…

Pire: si « Quotidien » a réussi à regarder les vidéos, en tout cas, le 6 septembre, à l’Assemblée nationale, la directrice de l’Inspection générale de la police nationale, Marie-France Monéger-Guyomarc’h, qui était précisément interrogée sur le dispositif mis en place, à Nice, ce 14 juillet, déplorait sans ambiguïté qu’ait « été totalement exclu de [leurs] investigations le visionnage des vidéos pour la raison simple que ces vidéos appartiennent à l’enquête judiciaire » ! La même IGPN, le 27 juillet, confirmait pourtant les assertions de Cazeneuve, à savoir un dispositif de sécurité « non sous-dimensionné »»…

Mais l’inspectrice de relater très clairement les propos du procureur de la République avouant « avoir envoyé 2 brigadiers de la police judiciaire pour qu’on détruise les bandes […] » Terme sur lequel elle se fera reprendre, « saisir » étant jugé plus convenable… Ce qui corrobore, pour partie, les dires de la chef du CSU…

« Un homme intègre, un ministre de l’Intérieur formidable, pourquoi faudrait-il mentir ? »,
assenait Manuel Valls défendant Bernard Cazeneuve, le 25 juillet. La réponse, M. Valls, est dans la question !

Caroline Artus