Une Peugeot 607 avec 6 bouteilles de gaz pleines dans le coffre a été retrouvée, dimanche, au 1, rue du Petit-Pont, près de Notre-Dame, à Paris.

Lundi, dans cette artère du 5e arrondissement de Paris, tout le monde ne parlait que de ça. L'information n'avait pas été rendue publique, mais les commerçants et les riverains cherchaient la confirmation. Dimanche 4 septembre, vers 7 h 30 du matin, un véhicule Peugeot a été retrouvé 1, rue du Petit-Pont, warnings allumés et sans plaque d'immatriculation. Les policiers demandaient alors l'intervention des techniciens du laboratoire central de la PP. À l'aide d'explosifs, la voiture s'ouvrait.

Une première bouteille de gaz vide était extraite de l'habitacle. Dans le coffre, six autres bonbonnes de gaz étaient installées et des feuilles rédigées, selon la police, en arabe ont été retrouvées.
19 ans et radicalisée

Très rapidement, les enquêteurs remontent la trace du propriétaire, en Seine-Saint-Denis. Ce dernier signale la disparition de sa fille majeure, 19 ans, sans doute partie avec son véhicule alors qu'elle avait prévenu son père qu'elle passerait le week-end chez une amie. Le père informe la police que sa fille est « radicalisée » et qu'elle tentait de rejoindre des zones de combat djihadistes. Si le papa est inconnu des services de police, sa fille est fichée S et elle est également fichée par la police judiciaire. Elle est actuellement recherchée.

Deux personnes étaient en garde à vue mercredi après cette découverte. Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire du chef d'association de malfaiteurs terroristes criminelle. La section antiterroriste de la Brigade criminelle et la DGSI (Direction générale de sécurité intérieure) ont été saisies dimanche, à la suite du témoignage d'un employé de bar. À l'intérieur de la voiture, les enquêteurs n'ont retrouvé aucun système de mise à feu.

La maire du Ve arrondissement dénonce de graves manquements

Dans un document exclusif révélé par Valeurs Actuelles, Florence Berthout, maire d'arrondissement, écrit au préfet pour dénoncer le manque d'effectifs aux abords de la cathédrale de Notre-Dame. La maire déplore un «événement d'une gravité extrême».

«Dans la nuit du 4 au 5 septembre dernier, dans le quartier très fréquenté de la Huchette, une voiture a pu stationner en toute illégalité pendant plus de deux heures», écrit ainsi Florence Berthout au préfet de police Michel Cadot, ce «en dépit de plusieurs signalements téléphoniques adressés par un commerçant au commissariat de police de l'arrondissement».

La maire se plaint par ailleurs au préfet du manque de moyens de sécurité et de police affectés à son arrondissement, mitoyen du site touristique de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. Pointant les manquements du dispositif d'une «gravité extrême», la maire juge que l'«alerte préoccupante prouve également hélas, s'il en était besoin, que [son] arrondissement, de par les milliers de touristes et d'étudiants qu'il accueille chaque jour souffre cruellement d'un manque d'effectifs».

AFP