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jeudi 15 septembre 2016

Trévidic : "Plein d'actions sont menées pendant que l'on prépare quelque chose de plus gros"


Trois mineurs de quinze ans soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat ont été arrêtés en région parisienne. Ils étaient tous les trois inscrits sur l'une des chaînes internet du djihadiste et propagandiste de Daech le Français Rachid Kassim qui commanditait des attentats en France, depuis la Syrie.

Interrogé sur France Inter, l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic estime que les mineurs sont des cibles « plus fragiles », et « très liés à l'entourage de Kermiche [un des deux terroristes djihadistes qui ont tué un prêtre à Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet, NDLR]. Mais il ne faut pas croire qu'il n'y a que des femmes et des enfants. » Il prévient également que le rôle des femmes djihadistes a changé au sein de l'organisation État islamique : « Elles étaient derrière un écran d'ordinateur, elles rendaient des services, scrutaient les sites internet. Là, on accepte qu'elles aillent sur le terrain. »

« Des rentrées massives de djihadistes en Europe »

Pour lui, cette recrudescence de djihadistes mineurs et de femmes s'explique par le fait que Daech « actionne énormément de monde sur Internet » pour « occuper le terrain ». Mais selon lui, « cela ne veut pas dire qu'ils n'aient pas des gens beaucoup plus professionnels qui préparent des choses beaucoup plus graves » : « Plein d'actions sont menées pendant que l'on prépare quelque chose de plus gros. »

Marc Trévidic a également mis en garde sur les conséquences de la perte de terrain de Daech en Syrie et en Irak : « On va avoir dans les deux, trois ans, avec la perte du territoire syrien par l'EI et irakien, des rentrées massives de djihadistes en Europe. » Il a estimé que la France « mettra cinq, six ans à les gérer ».