Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 19 septembre 2016

11.09.2012 Benghazi; haute trahison de l’administration Obama


Administration Obama : 26 juillet 2012
President Barack Obama and Vice President Joe Biden pose with the full Cabinet for an official group photo in the Grand Foyer of the White House, July 26, 2012. Seated, from left, are: Transportation Secretary Ray LaHood, Acting Commerce Secretary Rebecca Blank, U.S. Permanent Representative to the United Nations Susan Rice, and Agriculture Secretary Tom Vilsack. Standing in the second row, from left, are: Education Secretary Arne Duncan, Attorney General Eric H. Holder, Jr., Labor Secretary Hilda L. Solis, Treasury Secretary Timothy F. Geithner, Chief of Staff Jack Lew, Secretary of State Hillary Rodham Clinton, Defense Secretary Leon Panetta, Veterans Affairs Secretary Eric K. Shinseki, Homeland Security Secretary Janet Napolitano, and U.S. Trade Representative Ron Kirk. Standing in the third row, from left, are: Housing and Urban Development Secretary Shaun Donovan, Energy Secretary Steven Chu, Health and Human Services Secretary Kathleen Sebelius, Interior Secretary Ken Salazar, Environmental Protection Agency Administrator Lisa P. Jackson, Office of Management and Budget Acting Director Jeffrey D. Zients, Council of Economic Advisers Chair Alan Krueger, and Small Business Administrator Karen G. Mills. (Official White House Photo by Chuck Kennedy)




Que s’est-il réellement passé ?

On sait aujourd’hui non seulement que des demandes de moyens de sécurité supplémentaires ont été adressées pendant des mois au Département d’Etat et au Secrétariat à la Défense par l’ambassadeur Stevens, demandes qui n’ont jamais été suivies d’effet, mais on sait qu’au moment même de l’attaque, des emails ont été envoyés en nombre au Département d’Etat et à la Maison Blanche demandant des secours et énonçant explicitement qu’il s’agissait d’une attaque terroriste. Ce qui signifie que les plus hautes instances de décision de l’administration Obama ont su, dès le moment de l’attaque, que celle-ci avait lieu et qu’elle était de nature terroriste.

On sait aussi que des appels téléphoniques ont été passés par deux des quatre personnes tuées à Benghazi pour demander des secours. Ces appels se sont heurtés à des fins de non recevoir.

On sait que ces deux personnes ne se trouvaient pas dans le consulat mais dans un autre bâtiment américain à Benghazi, et ont déclaré leur volonté d’agir pour porter secours à l’ambassadeur Stevens. Ordre leur a été donné de ne rien faire : par qui ? La question reste en suspens pour l’heure, et la réponse n’est pas apportée, mais il faut monter très haut dans la hiérarchie pour espérer la trouver.

Ces deux personnes ont désobéi aux ordres qui leur avaient été donnés et entre la désobéissance à des ordres honteux et l’honneur, ils ont choisi l’honneur, et sont morts, les armes à la main, incarnant ce qu’il y a de plus noble dans les valeurs américaines.

Une équipe de Navy SEAL se tenait à proximité du consulat attaqué à Benghazi. Un membre de cette équipe a déclaré que « […] nous avons reçu pour ordre de nous retirer, cet ordre a été répété à plusieurs reprises ».

Certains ont désobéi à cet ordre décidant de porter secours aux personnels diplomatiques et à ceux de la CIA attaqués à Benghazi. Parmi eux, Tyron Woods a été tué au cours des combats par les assaillants libyens.

Dans le même temps, et c’est un autre point que la presse dénonce outre-atlantique, plusieurs opérateurs de la Delta Force étaient prépositionnés sur une base de l’US Navy à Sigonella en Sicile. Leur départ pour Benghazi a été repoussé plusieurs fois. Leon Panetta, secrétaire d’Etat à la Défense, a déclaré que les autorités américaines ne disposaient pas « d’une image assez claire de ce qui se passait à Benghazi pour envoyer de l’aide ».

Le secrétariat d’Etat de l’époque, Hilary Clinton, avait laissé entendre qu’il s’agissait d’une manifestation spontanée d’islamistes libyens qui aurait mal tourné, niant toute implication d’al-Qaïda. Les premiers éléments de l’enquête semblent démontrer le contraire. Un enregistrement audio des agresseurs révèle que certains d’entre eux parlaient l’arabe avec l’accent égyptien, ce qui laisse supposer qu’ils appartenaient au jihad international. Une autre piste laisserait entendre que les Américains, et notamment l’ambassadeur américain en Libye, aurait organisé un transfert d’armes libyennes vers des insurgés syriens. Ceci pouvant être une autre raison de sa mort.

Officiellement, Christopher Stevens est mort des suites de l’inhalation de fumée. Mais d’autres scénarios, viennent contredire ce résultat. Une rumeur indique que les assaillants auraient torturé et violé l’ambassadeur américain car ils le croyaient homosexuel. Celui-ci était célibataire et sans enfant, mais aucun autre élément ne faisait état de son orientation sexuelle. Cette version est par ailleurs démentie par un ancien agent de renseignements, analyste au Middle East Institute.

Ce dernier croit plutôt à un autre scénario qui n’indique pas comment Christopher Stevens est mort, mais qui veut qu’il ait tenté de détruire des documents confidentiels avant que les assaillants ne s’en emparent. «Même si c’était risqué, cela fait tout à fait sens: c’est une priorité majeure. Je sais aussi qu’on s’inquiète au sein du gouvernement américain des documents confidentiels qui n’ont peut-être pas été détruits par Chris et les autres ni brûlés par le feu», a précisé l’analyste.

Christopher se savait menacé par Al-Qaida et avait prévenu Washington, selon son journal retrouvé par CNN dans les ruines du consulat.

J. Christopher Stevens, Sean Smith, Glen Doherty et Tyrone S. Woods


Le consulat américain de Benghazi, hébergeait avant tout une mission secrète de la CIA

Vingt-trois personnes sur les trente évacuées de Benghazi, travaillaient pour la CIA. Ces agents de la centrale de renseignement étaient basés dans un bâtiment annexe, situé à environ 1,5 kilomètre du consulat lui-même. Leur mission était de «lutter contre le terrorisme» et de tenter de récupérer les armes lourdes du régime Kadhafi.



Au bout d'une demi-heure, une équipe «d'environ six gardes de sécurité» de la CIA quitte la base pour le consulat. Ils ne sont équipés que d'armes légères, fusils d'assaut et pistolets. Pendant les «25 minutes suivantes», l'équipe «s'approche des bâtiments diplomatiques» et «tente, apparemment sans succès, de se procurer des armes plus lourdes auprès d'alliés libyens locaux» des brigades de combattants anti-Kadhafi ralliées au gouvernement provisoire. Finalement, toujours selon le «haut responsable» de la CIA, les Américains «s'engagent à l'intérieur du complexe diplomatique en feu».
Vers 23 heures, un avion sans pilote survole la zone et transmet des informations au sol. À 23h30, «les Américains travaillant ou résidant à la mission diplomatique ont été rassemblés, à l'exception de l'ambassadeur Stevens, qui est manquant» dit le responsable anonyme.

À cet instant du déroulé chronologique, son récit se fait moins précis, laissant toujours sans vraie réponse les questions sur les circonstances exactes de la mort de l'ambassadeur. L'équipe de la CIA quitte apparemment le complexe sans l'ambassadeur Chris Stevens. Après avoir essuyé des coups de feu, les voitures arrivent à la base de l'agence. «Une fois qu'ils sont entrés à la base, cette dernière subit elle-même des attaques sporadiques pendant une heure et demie» à coups d'armes légères et de lance-grenades RPG.

Au même moment, une nouvelle équipe de sécurité de la CIA, qui comporte «deux officiers de l'armée américaine», sans que leur rôle exact soit précisé, arrive de Tripoli. Elle «passe un certain temps» à «organiser des moyens de transport» et à «tenter en même temps de localiser l'ambassadeur disparu». Après avoir «finalement mis sur pied une escorte locale et trouvé des moyens de transport supplémentaires», cette nouvelle équipe «décide de ne pas se rendre à l'hôpital, où elle pense que Stevens a été transporté». Pourquoi? «Parce qu'ils ont des raisons de penser que Stevens est vraisemblablement mort et qu'ils estiment que la sécurité à l'hôpital est au mieux incertaine», explique le haut responsable de la CIA.

«Peu avant l'aube», ces renforts venus de Tripoli arrivent à la base de la CIA. C'est à ce moment qu'une nouvelle attaque, un tir de mortier très précis, tue deux officiers de sécurité. Un peu moins d'une heure plus tard, une brigade libyenne alliée, dotée d'armes lourdes, évacue «pendant les quelques heures qui suivent» les 30 Américains, ainsi que les corps de ceux qui ont été tués. Parmi eux, celui de l'ambassadeur, qui a été retrouvé.

« Pourquoi l’armée la plus puissante du monde n’a pas été en mesure de répondre [à ces attaques] ? »

Le président de la commission d'enquête, le représentant républicain de Caroline du Sud, Trey Gowdy, a souligné, lors d’une conférence de presse à Washington, qu’aucun renfort « n’était en route vers la Libye au moment où les deux derniers Américains ont été tués, presque huit heures après le début des attaques ».

Dans un addendum, deux membres de la commission vont un peu plus loin dans leurs critiques à propos des considérations politiques qui ont pu jouer dans la façon dont l’administration Obama a communiqué sur l’attentat, alors que le président était en pleine campagne pour sa réélection.


Le mensonge pour garder les futurs électeurs




« Les responsables du département d’Etat, y compris la secrétaire Clinton, ont appris presque en temps réel que l’attaque de Benghazi était de nature terroriste », affirment les deux parlementaires, Jim Jordan, de l’Ohio et Mike Pompeo, du Kansas. Pourtant, dans un premier temps, l’ambassadrice auprès des Nations unies, Susan Rice (aujourd’hui conseillère spéciale à la sécurité), avait affirmé en public que c’était une protestation spontanée, provoquée par un film islamophobe sur YouTube, qui était à l’origine des attaques.

Au même moment, Mme Clinton, dans un courriel privé envoyé à sa fille, reconnaissait qu’il s’agissait bien d’un attentat terroriste planifié à l’avance. « A seulement cinquante-six jours de l’élection présidentielle, plutôt que de dire au peuple américain la vérité et prendre le risque de perdre un scrutin, l’administration [Obama] a raconté une histoire en privé et une autre au public », soulignent-ils.

Le rapport dénonce enfin le fait que si M. Stevens avait été envoyé en Libye, c’était en partie parce que Mme Clinton envisageait d’effectuer une visite dans le pays en octobre 2012. Alors qu’elle avait défendu bec et ongles l’intervention militaire en Libye afin de renverser le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, son entourage espérait qu’elle pourrait faire des annonces à cette occasion sur le succès de sa politique. Cela impliquait de transformer la représentation diplomatique à Benghazi en consulat permanent.

Mme Clinton a, elle aussi, donné ses conclusions en soulignant que le document n’apportait rien de nouveau sur sa responsabilité et a rejoint la position de M. Gowdy au moins sur un point : « Je vais laisser à d’autres l’interprétation de ce rapport », a-t-elle déclaré, alors qu’elle faisait campagne à Denver (Colorado), ajoutant toutefois : « Je pense qu’il est temps de passer à autre chose. »



 Il a fallu 50 minutes à l'équipe de la CIA pour arriver sur place. Le premier appel au secours venant du consulat tombe à 21h40, heure locale, dans l'annexe fortifiée des agents de renseignement.



On sait maintenant qu’un drone pourvu de caméras et une connexion aux caméras de surveillance du consulat ont permis d’observer en direct ce qui se passait, et d’entendre cris et vociférations. Et on sait que les images ont été vues et les sons écoutés au Département d’Etat, à la CIA, à la NSA et dans le bureau ovale de la Maison blanche.

On a donc, au plus haut niveau de l’administration Obama vu et entendu l’attaque. Et aucune décision d’action n’a été prise.

Il y avait des unités militaires américaines à Tripoli, et elles pouvaient être à Benghazi en moins d’une heure. Il y avait des unités militaires américains sur une base de l’OTAN en Sicile, et elles pouvaient elles aussi être à Benghazi en une heure, peut-être moins.

Il est bien davantage qu’improbable que Barack Obama n’ait pas été au courant. Il est aussi bien davantage qu’improbable qu’il ait été étranger aux ordres donnés.

Donc : le Département d’Etat et la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, le Secrétariat à la Défense et le Secrétaire à la Défense Leon Panetta, le directeur de la CIA, le général Petraeus, Barack Obama lui-même, ont su dès le 11 septembre au soir qu’il s’agissait d’une attaque terroriste.

Ils sont restés sourds aux appels au secours. Ils ont donné des ordres de non intervention. Ils ont assisté à l’assassinat de quatre personnes dont l’ambassadeur Stevens par des terroristes islamiques, en spectateurs.

Barack Obama n’a sans doute pas suivi le spectacle jusqu’au bout, ou il a suivi la suite à bord de l’avion présidentiel, puisqu’il est parti le soir même pour Las Vegas. La mort de quatre citoyens américains sous ses yeux et dans le cadre de non assistance à personnes en danger ne l’a pas empêché de continuer sa campagne et ne lui a pas fait perdre son sourire ni le goût pour des émissions comiques.

Quand les corps des assassinés ont été ramenés aux Etats-Unis, ni Hillary Clinton ni Barack Obama n’ont parlé d’attaque terroriste et ils se sont contentés de paroles générales. Leur attitude vis-à-vis des familles des assassinés a été froide et distante, de l’aveu même des membres de ces familles.

Dans les jours qui ont suivi et pendant deux semaines, toute l’administration Obama a parlé d’une attaque spontanée due à une video de treize minutes et ont incriminé la liberté de parole existant aux Etats-Unis, allant même jusqu’à acheter des espaces publicitaires à diverses chaînes de télévision de pays musulmans pour présenter leurs excuses. Obama a osé incriminer la fameuse vidéo (INNOCENCE OF MUSLIMS) lors d’un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies.

Il a fallu que des documents confidentiels soient transmis aux médias montrant qu’il s’agissait d’une attaque terroriste pour que l’administration Obama reconnaisse qu’il s’agissait bien d’une attaque terroriste. Une Commission d’enquête a été mise en place à la Chambre des représentants, une autre va se mettre en place au Sénat : les témoignages ont commencé, et ils sont accablants pour l’administration Obama.

Il y a quelques jours, on pouvait encore parler d’une opération concertée de dissimulation des faits et de mensonge devant le peuple américain et devant le monde, ce qui était en soi, déjà , très grave, bien plus grave que le Watergate, comme je l’ai déjà écrit.

On est maintenant bien au delà d’une opération de ce genre. Quatre hommes ont été assassinés dans un cadre où la décision de ne pas leur porter secours a été prise. Une décision de ce genre relève de la complicité d’assassinat. Plusieurs personnes, au plus haut niveau de l’administration Obama, se sont rendues coupables de complicité d’assassinat tout en étant spectatrice de l’assassinat.

Je ne pensais pas que j’assisterais un jour à pareille insanité. Je croyais avoir tout vu de la part d’Obama et de l’administration Obama, mais là, je suis sans voix.

Un commentateur disait récemment qu’Obama devrait démissionner et renoncer à se présenter aux suffrages de ses concitoyens. Ce serait la seule attitude digne. Mais Obama n’est pas un homme digne.

Je pense que l’affaire ne devrait pas en rester là, et je pense que l’enquête devrait se poursuivre. Plusieurs membres de l’administration Obama, jusqu’au plus haut niveau, devraient avoir à répondre de leurs actes devant la justice.

L'hypocrisie est au sein de l’administration Obama : c’était flagrant avant. Cela l’est encore davantage aujourd’hui. L'hypocrisie est au sein des grands médias américains qui essaient de parler aussi peu que possible de tout cela : la déontologie journalistique semble préoccuper peu de journalistes des grands médias américains aujourd’hui.

D’autres détails sont susceptibles d’émerger : il semblerait que le consulat de Benghazi servait à des transactions de fourniture d’armes par l’administration Obama à des groupes djihadistes liés à al Qaida et agissant en Libye, en Syrie et ailleurs. L’hypothèse d’une transaction entre des chefs dihadistes et l’ambassadeur Stevens qui aurait mal tourné circule. Cette hypothèse semble fondée, mais j’attends d’en savoir davantage pour en parler plus précisément.

Le New York Times, qui n’est pas un journal hostile à Obama, a publié récemment des articles évoquant la transmission d’armes américaines à al Qaida en Syrie.

J’ai la nette impression d’être face à un cas de haute trahison. La haute trahison vient de la Maison Blanche. Elle implique désormais l’ensemble des plus hautes sphères de l’administration Obama. C’est sans précédent.

J’espère qu’un hommage plus net sera rendu aux assassinés de Benghazi. L’ambassadeur Stevens, quelle qu’ait été sa mission, était ambassadeur des Etats-Unis. Les trois autres assassinés servaient leur pays. Ils ont été abandonnés de manière lâche. Ils se sont battus pendant sept heures contre des assaillants mieux armés et supérieurs en nombre. Ce sont des héros, des hommes qui appartenaient à l’Amérique que j’aime et qui incarnaient ce que j’aime en Amérique, et qu’Obama foule aux pieds chaque jour. Qu’ils reposent en paix. Tyrone Woods et Glen Doherty sont les deux hommes qui ont désobéi et choisi l’honneur. Sean Smith était le troisième homme, et il s’est battu avec courage lui aussi. Chris Stevens servait son pays.



L’ordre de ne rien faire qui leur a été donné n’a pas été donné par le général Petraeus, qui vient de faire savoir que personne à la CIA n’avait donné d’ordre de ce genre. La CIA ne dépendant ni du Département d’Etat ni du Secrétariat à la Défense, il reste une seule personne susceptible d’avoir donné cet ordre, Barack Obama lui-même. Et il reste une seule personne ayant pu, en ce contexte, donner ensuite un ordre de non intervention : Barack Obama lui-même. Cette déduction est aujourd’hui celle de Roger Simon de pjmedia (pjmedia.com/), et celle de Bill Kristol du Weekly Standard (weeklystandard.com).



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