La police espagnole a intercepté une cargaison de contrebande à destination des Etats-Unis. Dans des caisses, des fusils d'assaut et des mortiers fabriqués en Suisse.
Images: Guardia civil
Les inspecteurs de la Guardia civil de la ville portuaire d'Algeciras (Esp), à quelques kilomètres de Gibraltar, ont fait une belle trouvaille le 4 août dernier. Alors qu'ils contrôlaient un conteneur à destination des Etats-Unis, ils ont découvert pas moins de 809 caisses contenant des armes suisses.
Courtier hongrois
L'enquête du quotidien alémanique démontre que les armes ont été vendues légalement au pays africain en 2010, par l'intermédiaire d'un courtier hongrois. Prix avant livraison: 2000 francs par fusil et 1000 francs par mortier, soit 1,572 million de francs. Les autorités ghanéennes avaient par ailleurs certifié que les armes ne seraient pas réexportées, comme l'exige la Suisse depuis 2006.
Sauf que rien ne s'est passé comme prévu. Il semble d'abord que les armes sont restées bloquées en Hongrie pendant plusieurs mois. Puis, elles se sont retrouvées en Espagne pour une raison qui reste mystérieuse. La Guardia civil a ouvert une enquête.
Pièces de rechange?
La société Brügger & Thomet AG, qui a fourni le matériel au détaillant hongrois, esquisse une explication. Il se pourrait que les armes devaient effectivement être neutralisées puis expédiées aux Etats-Unis comme pièces de rechange. La raison de ce changement de destinataire pourrait venir du fait que le Ghana n'avait pas payé l'intermédiaire. Ce qui est sûr en revanche, c'est que les fusils et les mortiers ne sont jamais arrivés en Afrique. Brügger & Thomet n'a en effet jamais reçu de confirmation de livraison.
Contacté, le Secrétariat d'Etat à l'économie, qui chapeaute les exportations d'armes suisses, indique avoir été informé de l'affaire par les médias espagnols et essaie de faire la lumière sur cette affaire.