Selon des vidéos diffusées sur internet, des rebelles syriens auraient égorgé un enfant d'une dizaine d'années dans la ville d'Alep, au motif qu'il serait un combattant palestinien pro-gouvernement.
Dans une vidéo mise en ligne dans la journée du 19 juillet, cinq hommes peuvent être observés en train de poser à l'arrière d'un pick-up rouge, aux côtés d'un enfant d'environ 10 ans, visiblement effrayé et dont une main est ensanglantée.
L'un des adultes, qui saisit le garçon par les cheveux dans cette vidéo, affirme que celui-ci est un combattant de Liwa al-Quds (La Brigade de Jérusalem), une milice palestinienne soutenant le gouvernement syrien. Le même homme apparaît dans une autre vidéo diffusée dans la journée, où on le voit décapiter l'enfant à l'arrière du pick-up, alors que celui-ci est allongé sur le ventre.
D'après le site pro-rebelles Enab Baladi cité par la BBC, l'enfant aurait été capturé à Handarat, dans le nord de la ville syrienne d'Alep, par les combattants d'un groupe insurgé appelé Mouvement Nour al-Din al-Zinki (ou Harakat Nour al-Din al-Zenki). La zone, qui abrite un camp non-officiel de réfugiés palestiniens du nom d'Ein El Tal, a été le théâtre d'intenses combats entre les forces pro-gouvernementales et les rebelles le 19 juillet.
Mohammad Badaoui, imam dans une mosquée d'Alep, affirme que cet acte « est l'oeuvre de criminels, c'est interdit par l'islam ». Le garçon a été décapité par des membres du groupe rebelle Noureddine Zinki, à l'arrière d'un camion sur une voie publique du quartier d'al-Machad tenu par les insurgés. Dans la vidéo, les rebelles accusent l'enfant d'appartenir aux brigades Al-Qods, un groupe palestinien pro-régime et affirment l'avoir capturé pendant des combats dans le nord d'Alep, où s'affrontent les rebelles et les forces loyalistes. Les brigades Al-Qods ont nié toute appartenance de cet enfant à leur mouvement, soutenant qu'il s'agit d'un réfugié palestinien de 12 ans. Dans un communiqué officiel, le groupe rebelle incriminé affirme que cette décapitation est « une erreur individuelle qui ne représente pas la politique générale du groupe ». Les personnes impliquées ont été arrêtées et remises à une commission d'enquête qui rendra son verdict « le plus tôt possible », ajoute Noureddine Zinki.
« Erreur majeure »
Le macabre incident a également été condamné par la Coalition nationale syrienne, principal groupe de l'opposition politique en exil, qui a exprimé son « choc face à des scènes horribles » et a appelé le groupe rebelle à punir les coupables. « La Coalition (...) ne cautionne aucun comportement contraire aux principes de la révolution et aux aspirations du peuple syrien (qui réclame) liberté, dignité et justice », souligne le communiqué. Le groupe Noureddine Zinki, largement présent dans la province septentrionale d'Alep, avait à un moment donné reçu des missiles anti-tank américains, même si ces aides militaires semblent s'être arrêtées en 2015. Le mouvement rebelle avait déjà été taxé d'abus, notamment en début de mois quand Amnesty International a accusé des rebelles islamistes et djihadistes actifs en Syrie d'être coupables de crimes de guerre et responsables « d'une effrayante vague d'enlèvements, de tortures et d'exécutions sommaires ».
Un groupe rebelle financé par la coalition internationale menée par les Etats-Unis
Le groupe rebelle est, déjà, dans le collimateur des ONG de défense des droits de l'Homme. Début juillet, un rapport d'Amnesty International avait fait état d'un certain nombre d'exactions commises par le Mouvement Nour al-Din al-Zinki, parmi lesquelles des actes de torture.
Dans le cadre de sa lutte contre le gouvernement syrien, la faction antigouvernementale a reçu une aide financière et militaire de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Le groupe avait notamment reçu des missiles anti-chars américains.
En réaction à la diffusion de ces vidéos choquantes, le département d'Etat américain, l'équivalent du ministère des Affaires étrangères en France, a annoncé qu'il reconsidérerait son aide à cette faction rebelle syrienne s'il était confirmé qu'elle avait bel et bien décapité cet enfant.
La brigade islamiste (modérée) Noureddine Zinki…