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lundi 6 juin 2016

Une importante unité des forces spéciales libyennes se range aux côtés du gouvernement d’union




Peu à peu, on commence à y voir plus clair en Libye, pays où l’on comptait encore récemment trois gouvernements. Celui dit d’union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et soutenu par la communauté internationale, engrange les soutiens aux dépens des deux autres.

Ainsi, le gouvernement dit de Tripoli, émanation du Congrès général national (CGN), dominé par les islamistres, se retrouve marginalisé après le ralliement au GNA de puissantes milices qui le soutenaient jusqu’alors. Toutes n’ont pas franchi le pas mais elles affichent désormais une position attentiste.

Toujours à Tripoli, l’autorité du gouvernement de M. al-Sarraj a également été reconnue par la Banque centrale libyenne et Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) ainsi que par le corps des gardes des installations pétrolières.

Reconnu par la communauté nationale jusqu’à la formation, sous l’égide des Nations unies, du gouvernement de M. al-Sarraj, les autorités de Tobrouk renâclent encore.

Ainsi, le Parlement, issu d’élections législatives organisées en 2014, trouve toujours un prétexte pour ne pas reconnaître les nouvelles autorités installées à Tripoli. Et le gouvernement dont il est issu garde la main sur l’Armée nationale libyenne, commandée par le général Khalifa Haftar, lui-même soutenu par l’Égypte et les Émirats arabes unis. Ce dernier a par ailleurs lancé des offensives contre les groupes jihadistes présents en Cyrénaïque.

Cependant, deux importantes unités, jusqu’alors loyales au général Haftar et donc aux autorités de Tobrouk, ont annoncé, le 4 juin, leur ralliement au gouvernement d’union nationale. Il s’agit de la Force des missions spéciales dans la lutte antiterroriste et d’une brigade des Renseignements militaires.

Leurs commandants respectifs ont ainsi tenu une conférence de presse commune avec le colonel al-Mahdi al-Barghathi, le ministre de la Défense du gouvernement d’union, pour officialiser ce rapprochement, qui est intervenu quelques jours après l’appel de Martin Kobler, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, demandant à toutes les forces armée libyennes à « s’unir » pour combattre la branche libyenne de l’État islamique, implantée notamment à Syrte.

Dans la région de Syrte, justement, les forces loyales au gouvernement d’union ont annoncé avoir repris à l’EI la base aérienne d’al-Gordabiya, avec le soutien de « cinq raids de l’aviation militaire » contre les positions tenues par les jihadistes. En outre, elles ont également fait état de la « libération » de la localité d’Abou Hadi, située à 15 km au sud-est de la ville.

Par ailleurs, le chef du gouvernement d’union a une nouvelle fois dit son opposition à toute opération militaire internationale contre l’EI en Libye. « C’est vrai que nous avons besoin d’aide de la communauté internationale dans notre guerre contre le terrorisme et il est vrai que nous en avons déjà reçue. Mais nous ne parlons pas d’intervention internationale », a affirmé M. al-Sarraj, lors d’un entretien donné au Journal du Dimanche. « Nous avons besoin en revanche d’images satellites, de renseignements, d’aides techniques… Pas de bombardements », a-t-il insisté.