Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 7 mai 2016

Pourquoi ce n'est pas le 8 mai (mais le 7) qu'on devrait commémorer la capitulation allemande




7 mai 1945, 2 heures du matin: à Reims, quartier général du commandant des forces alliées Dwight Eisenhower, l'Allemagne signe l'acte de reddition de l'armée allemande, remettant son sort entre les mains des alliés. Erreur de date? Non, cette signature a bien eu lieu, par la main du général Jodl, chef de l'état-major de la Wehrmacht...

Un jour plus tard, un second document, quasiment identique, était ainsi paraphé. Nous sommes cette fois le 8 mai, et celui qui appose sa signature au nom de l'Allemagne est le Général Wilhelm Keitel. Si l'Histoire a retenu cette date plutôt que la veille, c'est d'abord en raison de la colère russe, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête d'article.

Staline n'a en effet pas du tout apprécié que la reddition allemande ait lieu à l'Ouest. Considérant que son pays est celui qui a payé le plus lourd tribut à la deuxième guerre mondiale, et alors même que l'Armée rouge est maîtresse de Berlin depuis plusieurs jours, il voit dans cette cérémonie de 7 mai un piège américain.

La présence d'un dignitaire bolchévique, le général Sousloparov, n'y change rien. On organisera donc une seconde signature le lendemain... ou plutôt le surlendemain pour les Russes. La reddition de Berlin ayant eu lieu à 23h01, en raison du décalage horaire, il est déjà 1h01 le 9 mai à l'heure de Moscou.

Côté français, De Gaulle s'est assuré que seul le 8 mai reste dans la mémoire collective. Le chef de la France Libre n'avait été associé en rien aux tractations du 7 mai: il s'est en revanche assuré de la présence du Général de Lattre de Tassigny à Berlin. La signature du commandant de la 1ère Armée au bas de l'acte de reddition est pour De Gaulle le symbole que la France fait partie de vainqueurs.