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mercredi 6 avril 2016

Les revenus pétroliers de Daesh diminuent


La campagne de bombardements, visant les ressources pétrolières du groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak a considérablement réduit ses capacités de production. Elle a aussi quasiment annulé ses possibilité d'exporter du pétrole, estiment des experts français.

Comparaissant devant une mission d'information de l'Assemblée nationale française, Francis Perrin, président de la société Stratégies et politiques énergétiques et Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières, ont estimé mardi que la capacité de production du groupe EI n'était plus que de 10'000 à 30'000 barils par jour, contre près du double à l'été 2014.

Frappes de la coalition

«Les frappes aériennes de la coalition ont des effets importants, notamment depuis le lancement à l'automne 2015 de l'opération Tidal Wave II», a estimé Francis Perrin.

«Elle vise spécifiquement les actifs pétroliers, les forages, les pompes, dans certains cas des puits, des raffineries et des mini raffineries, les oléoducs et camions-citernes, les stockages et points de collecte. L'ensemble de la chaîne de valeur de pétrole de Daech est visé».

Pas plus de 400 millions par an

«Ses revenus pétroliers sont donc en forte baisse depuis l'été 2014, a-t-il estimé, à cause de la chute des prix mondiaux, de l'efficacité des frappes occidentales et de la dégradation des conditions d'exploitation. Les travaux de maintenance et d'entretien sont très difficiles, ils doivent faire avec les moyens du bord.»

«Ces revenus sont vraisemblablement aujourd'hui nettement inférieurs à ce qu'on évoque souvent, pas plus de 400 millions de dollars par an, et probablement moins... voire nettement moins.»

Plus d'exportations depuis la Syrie

«Les informations locales que nous avons sont que la production de Daech a été réduite de façon considérable. Notre estimation est qu'elle tourne autour de 10'000 barils par jour», a pour sa part assuré Francis Duseux.

«Nous sommes persuadés que depuis la Syrie, Daech ne peut plus rien exporter», a-t-il poursuivi. «On a l'impression qu'ils ont même des difficultés pour leurs besoins de guerre et pour satisfaire les besoins de la population qu'ils contrôlent. Leur situation est donc une situation critique.»

ATS