Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 12 avril 2016

Le visage griffé de Laurent Ségalat après le meurtre


France 2 a dévoilé dimanche soir la vidéo judiciaire de la reconstitution du drame survenu le 9 janvier 2010 à Vaux-sur-Morges (VD).

Condamné pour le meurtre de sa belle-mère, Laurent Ségalat n'a jamais su expliquer les griffures sur son visage le soir du drame...


L'émission «Faites entrer l'accusé», consacrée aux grandes affaires criminelles et aux énigmes judiciaires, s'est penchée sur l'affaire Laurent Ségalat dimanche soir sur France 2. Accusé d'avoir tué sa belle-mère dans le domicile familial à Vaux-sur-Morges en janvier 2010, le généticien français avait été reconnu coupable de meurtre lors d'un procès en appel en novembre 2012 et condamné à 16 ans de prison. Absent lors du verdict et réfugié en France, il n'avait pas été arrêté.

Le Tribunal fédéral avait ensuite confirmé sa culpabilité en octobre 2013, tout en estimant que sa peine était trop lourde. En mai 2014, le Tribunal cantonal vaudois l'a réduite à 14 ans, durée validée par le Tribunal fédéral. Depuis la France, d'où il n'est pas extradable, Laurent Ségalat clame toujours son innocence. Pour les besoins de l'émission diffusée dimanche soir, la société de production s'est procurée auprès de la justice vaudoise la vidéo de la reconstitution judiciaire des faits, réalisée quatre jours après le drame du 9 janvier 2010, à Vaux-sur-Morges, en présence du généticien français, des avocats, du juge, du Ministère public et des policiers.

Hésitations et invraisemblances

On y découvre alors un Laurent Ségalat hésitant, peu convainquant, esquivant les questions, et le visage recouvert de griffures. Lorsqu'on lui demande pourquoi il est pareillement éraflé, il prétend d'abord qu'il se griffe souvent lui-même le visage, notamment en se rasant. Puis il évoque la possibilité que ce soit sa compagne qui lui ait griffé pareillement le visage. Mais celle-ci démentira aussi vite une telle éventualité. Laurent Ségalat explique alors aux enquêteurs que ça s'est produit en tentant de réanimer sa belle-mère, inerte et baignant dans son sang: en saisissant les mains de Catherine Ségalat afin d'agiter ses bras, les ongles de celle-ci lui auraient lacéré le visage et le cou...

Pourtant, dans la vidéo dévoilée, on voit un Laurent Ségalat incapable de soulever ou bouger le corps de la figurante, qui pèse pourtant beaucoup moins lourd que la victime. Pire, le mouvement qu'il refait avec les bras démontre que sa version ne tient pas la route. «Quand il essaie de pratiquer cela, on voit très bien que ce n'est pas possible», témoigne l'officier Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise. Quant au médecin légiste lausannois, le Dr Christian Palmiere, il affirme dans l'émission diffusée dimanche soir: «Les gestes tels qu'expliqués par Monsieur Ségalat ne pouvaient expliquer ni la globalité de ses propres lésions (ndlr: sur son visage et ses mains), ni une partie des lésions de Madame Ségalat».

Des marques défensives

Pour Christian Palmiere, il est impossible de se faire griffer pareillement par une personne inconsciente dont les membres et les muscles ne sont plus rigides. Selon un des experts étrangers mandatés dans l'enquête, ces marques au visage de l'accusé sont clairement celles causées par une personne qui s'est défendue. Avocat vaudois de Laurent Ségalat, Me Stephan Disch invoque le manque de sommeil, l'émotion et même la panique de son client pour tenter d'expliquer cette attitude durant la reconstitution.

Un mandat d’arrêt international lancé par la Suisse est toujours suspendu au-dessus de la tête de Laurent Ségalat. Il risque une arrestation à la frontière s'il quitte le territoire français.

L'émission de France 2 «Faites entrer l'accusé» 


Frédéric Nejad Toulami