Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 7 mars 2016

Vol MH 370 : depuis le 11/9, les informaticiens travaillent sur la prise de contrôle à distance d'un avion détourné


L’alternative à un détournement par la force serait celle d’un détournement par la douceur, autrement dit par une ­action directe sur l’informatique. Dès 1984, les Américains avaient fait décoller un Boeing vide avant de l’écraser volontairement, pour étudier la propagation de l’incendie. Depuis le 11 septembre 2001, la question n’est plus seulement de faire voler un avion sans pilote, mais de prendre le contrôle d’un appareil dont le pilote serait soumis à une menace intérieure, en neutralisant toute action provenant du cockpit. Nombre de sociétés ont étudié la question, et la convergence de leurs travaux a permis à Boeing de déposer, en 2006, un brevet de contrôle à distance, depuis un ordinateur connecté à l’intérieur ou à l’extérieur. Les Américains n’ont pas été les seuls à développer des technologies dans ce sens, et il est théoriquement possible que cet avion ait été détourné par une action sur l’informatique embarquée. Sans doute faut-il voir une coïncidence dans le fait que la société Freescale Semiconductor, elle-même impliquée dans ces technologies, a reconnu avoir perdu vingt de ses cadres chinois et malaisiens dans le vol MH370.

Beaucoup de théories convergent vers Diego Garcia. Certaines affirment que l’avion aurait été détourné par des terroristes pour l’y écraser, ou que les Américains eux-mêmes seraient à l’origine du détournement, motivé par le chargement. Une troisième théorie, toujours liée à Diego Garcia, abandonne l’idée d’un détournement.

Louée aux Américains par les Anglais, située au milieu de l’océan Indien sous l’archipel des Maldives, l’île de Diego ­Garcia est une base militaire stratégique pour le Proche et le Moyen-Orient. C’est également un centre de renseignement sophistiqué, à la fois comme base d’interception de satellites de télécommunication et d’écoute des câbles sous-marins, qui reçoit par ailleurs des bombardiers furtifs Northrop B2. Les Etats-Unis en ont fait leur fer de lance dans la lutte contre le terrorisme ­islamique.

ON A CHERCHÉ L’AVION DANS LA MAUVAISE DIRECTION, SUR LES SEULES INDICATIONS D’UNE SOCIÉTÉ DE SATELLITE ANGLAISE, INMARSAT, ELLE-MÊME TRÈS LIÉE AUX SERVICES DE RENSEIGNEMENT



Inmarsat prétend que l’avion a volé pendant encore six heures, alors que Rolls Royce qui suivait lui aussi par satellite l’avion par les signaux émis à intervalles réguliers par les moteurs soutient que l’avion n’a volé que 4 heures, le temps d’arriver, par exemple, à hauteur des Maldives.

La position donnée par Inmarsat est extrêmement imprécise !

Même l’arc sud (en rouge) est erroné, le dernier contact radar se situe à la pointe nord de Sumatra.

Les  « ping » enregistrés par le satellite, ne peuvent pas se trouver entre Java et Bornéo, quasiment à la verticale de Jakarta dont l’aéroport est équipé de puissants radars. L’avion est beaucoup plus à l’Ouest.

Un « spécialiste » affirmait il y a quelques jours à C dans l’air que l’avion n’avait certainement pas pris la direction de Diego Garcia « car tous les pilotes savent que c’est interdit et que leur avion risque d’être abattu s’ils enfreignent les consignes« . C’est vrai pour tous les pilotes sains de corps et d’esprit qui savent que l’approche de Diego Garcia est formellement interdite sans autorisation, et l’atoll protégé par des défenses aériennes, marines et sous-marines exceptionnelles.

Diego Garcia Military Map 2002


Etant donné l’importance de ce dispositif en plein milieu de l’océan Indien, on peut se demander comment cette base, constamment en alerte et disposant des technologies les plus avancées au monde, a pu « égarer » un objet de 63 mètres de longueur, alors que, de l’avis même du patron du renseignement américain, les Etats-Unis sont capables de détecter et d’identifier, à tout moment et à tout endroit, n’importe quel objet de la taille d’un poing. Il est également difficile de concevoir que la perte de cet avion, dans un espace aérien menaçant pour les Etats-Unis, n’ait pas créé, la nuit même de sa disparition, une mobilisation exceptionnelle pour le localiser.

La théorie selon laquelle le vol MH370 aurait été détourné pour être précipité sur la base de Diego Garcia, si elle paraît théoriquement cohérente, se heurte à une objection formulée par un expert, lui-même commandant de bord. Pourquoi choisir un avion partant au nord, alors que d’autres vols de Kuala Lumpur vers l’Europe empruntent une route qui passe à l’ouest, près de Diego Garcia ?
Une dernière hypothèse pourrait impliquer la base américaine, liée à la théorie selon laquelle un incendie mortel se serait déclaré à bord. La route alors suivie par le pilote automatique aurait pu conduire l’avion vers Diego Garcia, faisant croire à une possible attaque, ce qui aurait nécessité de l’abattre.

A ce stade, deux ans après que l'appareil de la Malaysia Airlines MH370 a disparu, le délai légal pour déposer une plainte va bientôt expirer. Si aucune hypothèse n’est certaine, il apparaît toutefois de plus en plus évident qu’on a cherché l’avion dans la mauvaise direction, sur les seules indications d’une société de satellite anglaise, Inmarsat, elle-même très liée aux services de renseignement. D’autres indices, comme la soudaine interdiction faite aux familles chinoises de se manifester, laissent penser que la transparence n’est pas privilégiée. La personnalité même de Sarah Bajc, une Américaine qui a pris la tête de la défense des familles de victimes à Kuala Lumpur et qui a elle-même fait sa carrière dans des entreprises impliquées dans le contrôle des avions à distance, comme la société israélienne Tescom, pose plus de questions qu’elle n’en résout.



Certains faits, assez largement minimisés, nous ont conduits aux Maldives, au-dessus de Diego Garcia. Des habitants de l’île de Kudahuvadhoo, à l’extrême sud de l’archipel, y ont fourni des témoignages dont le ministre indonésien des Transports a très vite nié l’existence.

Deux semaines après La disparition, au large des Maldives des adolescents repêchent un extincteur de Boeing. Aussitôt récupéré par l’armée...

Le matin du 9 mars, peu avant 7 heures, des villageois de cette île sans touristes ont vu passer dans le ciel un avion de grande taille, comme ils n’en avaient jamais vu auparavant. Parmi ces témoins, un pêcheur d’une cinquantaine d’années se trouvait dans l’eau jusqu’à la taille. Il a suivi l’avion depuis son arrivée jusqu’à sa disparition dans le ciel, à une altitude qui lui permettait de voir les hublots : « J’ai vu un avion énorme nous survoler à basse altitude. Il faisait beaucoup de bruit. Il a fait un virage au sud-sud-est et il a continué à la même altitude. J’ai vu des stries rouges et bleues sur une couleur blanche. » Aucun des ­témoins ne savait alors qu’un avion avait disparu. Leurs récits ont été recueillis par la police puis l’armée des Maldives, sans suite. 

L’armée leur a d’ailleurs demandé de ne pas en parler, mais les habitants de l’île, à quatre heures de la capitale par bateau rapide, n’en ont pas moins continué à témoigner de façon désintéressée. 

Pourquoi aucun enquêteur officiel n’est-il venu ­recueillir leurs témoignages ? Parce qu’ils convergeaient tous sur le fait que l’avion se dirigeait vers Diego Garcia ? Les témoins de ­Kudahuvadhoo, pêcheurs, informaticien à l’hôpital local, écolier, mère de famille, s’offusquent que le ministre des Transports malaisien ait été jusqu’à dénier leur parole. Autre élément important, l’avion a fait un virage au-dessus de l’île pour s’aligner sur le sud-est, signe que quelqu’un le pilotait, de l’intérieur ou de l’extérieur. Avant de se murer dans le silence, l’armée des ­Maldives a elle-même indiqué qu’aucun avion de ligne suivant une route normale ne pouvait se trouver à l’aplomb de l’île ce matin-là. 

D’ailleurs, les témoins interrogés ont tous confirmé qu’ils n’avaient jamais vu un avion à réaction passer au-dessus d’eux, raison pour laquelle ils s’en étaient inquiétés au point de rapporter leur découverte aux autorités. Autre convergence, l’heure à laquelle l’avion a été vu est l’heure où il aurait dû l’être s’il avait suivi cette trajectoire depuis sa disparition. Il n’en ­demeure pas moins que, si beaucoup d’éléments concordent, rien n’explique que l’avion volait à basse altitude alors que Diego Garcia est à près d’un millier de kilomètres, au sud.

Une autre découverte « sensible », dans ce même archipel, a été ignorée par les investigateurs. Un peu plus de deux ­semaines après la disparition, des adolescents qui pêchaient près des côtes de l’île de Baarah, dans le nord de l’archipel, ont vu flotter un objet étrange qu’ils ont ramené sur la plage. Pensant qu’il pouvait s’agir d’une chose dangereuse, les autorités locales ont alerté l’armée, qui a dépêché une première équipe. Elle a conclu à la non-dangerosité de l’objet, qu’une seconde équipe militaire a ensuite emporté. Selon nos informations, il aurait été confié à Boeing qui n’a, depuis, fait aucun commentaire sur cette trouvaille . Après avoir récupéré les photos prises par le maire de Baarah, nous les avons transmises à un responsable de la maintenance d’une grande compagnie aérienne et à un spécialiste basé à Los Angeles. Tous deux ont conclu à une forte similitude avec un extincteur de Boeing. Un militaire des Maldives nous a également confirmé, sous le sceau du secret, qu’il s’agissait bel et bien d’un extincteur. Qu’il ait pu flotter indique évidemment qu’il était vide, donc déclenché automatiquement lors d’un incendie. Pendant plus de deux semaines, l’objet peut avoir dérivé, en fonction des courants, sur plusieurs centaines de kilomètres.

Le fait que les autorités aient ignoré ces indices laisse penser qu’elles en savent beaucoup plus qu’elles ne veulent bien le dire, comme si aucune nouvelle preuve ni aucun nouveau ­témoignage ne devaient venir perturber le mutisme qui, peu à peu, a recouvert le plus grand mystère à ce jour de l’histoire de l’aviation. Quelqu’un sait, c’est la seule conviction solide qui ­ressort de cette enquête. Conviction partagée par Tim Clark, le président de la compagnie Emirates : « L’avion est resté sous contrôle jusqu’au bout, on ne peut pas se satisfaire des déclarations officielles. » Quelques-uns, quelque part, pensent que la protection de leurs sombres intérêts, stratégiques, militaires ou autres, vaut mieux que l’information des familles des victimes happées par cette tragédie. Il semble désormais que chaque Etat s’en fasse le complice, y compris le nôtre.

« Je n’ai que deux raisons de continuer à vivre : le fils qui me reste et la vérité sur cette tragédie », nous dit Ghyslain Wattrelos. Ce cadre dirigeant des Ciments ­Lafarge, pudique et rigoureux, n’a rien de ces complotistes qui inondent la Toile. Mais il a le sentiment que les moyens mobilisés pour entraver la vérité sont considérables, comme les dizaines de millions de dollars dépensés par l’Australie pour chercher l’épave de l’avion au mauvais endroit. Alors que nombre de médias se sont assoupis, bercés par les déclarations officielles, Ghyslain Wattrelos n’est pas près de baisser les bras. Comme les deux enfants de Jee Jing Hang, passager chinois du vol MH370. A 13 et 14 ans, ils ont décidé de porter plainte contre le gouvernement malaisien et la compagnie qui a failli à sa mission de ramener leur père à Pékin.

Flaperon du MH370 retrouvé à La Réunion en 2015, 
seul élément confirmé de l'avion, officiellement retrouvé.



Le professeur Hans-Georg Herbig (ci-dessus), chercheur à l’université de Cologne, spécialiste des anatifes de l’océan Indien, a immédiatement réagi et proposé de mettre à la disposition des autorités françaises son expérience et sa base de données d’ADN de ces crustacés. Il étudie, en effet, leurs paramètres génétiques. Ceux-ci diffèrent selon les régions géographiques ou la température de l’océan.

L’analyse génétique des espèces présentes sur le flaperon permettrait de déduire le cheminement de celui-ci. Or, les enquêteurs français n’ont pas répondu à sa proposition, ce qui peut s’expliquer par leur souci de  ne pas se retrouver coincés par un avis autorisé qui les empêcherait de valider la position officielle souhaitée.

TF121