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mardi 8 mars 2016

Attaque jihadiste « sans précédent » en Tunisie




À l’aube du 7 mars, un nombre indéterminé de jihadistes ont simultanément lancé plusieurs attaques contre une caserne de l’armée, un poste de police et un autre de la Garde nationale à Ben Guerdane, une localité de 60.000 habitants située dans l’est de la Tunisie, à deux pas de la frontière libyenne.

D’après un bilan provisoire donné par les autorités tunisiennes, au moins 28 assaillants ont été tués tandis que 6 gendarmes, 2 policiers et 1 militaires ont perdu la vie lors de ces attaques. Enfin, 7 civils ont péri dans des circonstances non précisées.

A priori, tout n’est pas encore terminé car des opérations sont toujours en cours pour chasser les jihadistes. En outre, Tunis a décidé de fermer les postes-frontières, de multiplier les patrouilles terrestres et aériennes dans les régions proches de la Libye et d’instaurer un couvre-feu à Ben Guerdane.

« Il s’agit d’une attaque sans précédent, coordonnée. (Les assaillants) avaient peut-être pour but de contrôler cette région et de proclamer une nouvelle province » au nom des groupes jihadistes, a commenté Béji Caïd Essebsi, le président tunisien. « Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer », a-t-il ajouté, lors d’un discours télévisé.

Il est fort probable que cette attaque, survenue une semaine après l’assaut donné par les forces de sécurité contre une maison où étaient retranchés 5 jihadistes, soit le fait de la branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh), qui a récemment été la cible de frappes américaines à Sabratha, à moins de 100 km de la frontière tunisienne. Et Tunis avait évoqué la possible entrée de « groupes terroristes » sur son territoire après ce raid.

« Des mouvements suspects étaient rapportés depuis le raid de Sabratha et on sentait bien que l’EI chercherait à se venger », a commenté Hamza Meddeb, chercheur au centre Carnegie, auprès de l’AFP. « Ce n’était qu’une question de temps et il y avait des indices forts pour que la Tunisie en soit la cible », a-t-il ajouté.

Si la piste de l’EI est confirmée, il s’agirait alors de la quatrième attaque menée par cette organisation jihadiste en Tunisie, après celles contre le musée du Bardo à Tunis, un complexe hôtelier à Sousse et la Garde présidentielle.