Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 4 février 2016

Tapis Suisse pour repérer le métal dans les souliers


Genève Aéroport développe un système qui détecte si le passager devra ôter ses chaussures. Une première mondiale, venue de Gland (VD), qui fera gagner du temps lors des contrôles.



Le voyageur pose son sac, met ses objets métalliques dans un bac mais le portique de sécurité de l'aéroport se met à sonner et l'oblige à faire marche arrière pour enlever ses chaussures. Un inconvénient qui appartiendra bientôt au passé. Cointrin teste un tapis équipé de capteurs qui détecte et indique, en amont, aux agents de sécurité si les souliers contiennent du métal. Il s'agit d'une première mondiale, issue d'un partenariat avec une entreprise romande, Sedect SA, basée à Gland.

«L'idée est d'améliorer la préparation du passager pour qu'il déclenche le moins d'alarmes possibles, explique Ruben Jimenez, chef de la division Sûreté de Genève Aéroport. Car qui dit moins d'alarmes dit moins de contrôles et ainsi moins de temps perdu.» Si les derniers tests s'avèrent concluants, Cointrin espère acquérir une trentaine de tapis d'ici fin 2016 et la prochaine saison d'hiver. Le système pourrait ensuite se retrouver dans les aéroports du monde entier. Une production industrielle est envisagée. «Nous espérons qu'il sera vendu ailleurs, indique Bertrand Stämpfli, porte-parole de Cointrin. Ce serait une fierté pour nous d'avoir été pionniers en la matière.»

Le système est développé depuis deux ans. «Il demande d'être à la fois très résistant et très fin. Il faut en effet que les passagers marchent dessus le plus naturellement possible», explique Frédéric Monnier, responsable à Sensima SA, société-mère de Sedect SA. Au total, les deux sociétés comptent treize employés. Elle devrait être amenée à s'étendre. «Nous faisons le tour des aéroports en vue d'une future commercialisation, poursuit-il. Les États-Unis seront un marché intéressant puisqu'il faut actuellement y enlever systématiquement ses chaussures.»

Optimiser la sécurité

Le tapis s'ajoute à toute une série de mesures prises à l'aéroport de Genève pour que les contrôles soient les plus rapides possibles. «Le temps d'attente est ainsi passé de 14 minutes à 4 minutes par passager, en moyenne, ces derniers mois, précise le porte-parole de Cointrin. Nous avons bondi en peu de temps de 7 à 16 millions de passagers. Il a donc fallu optimiser les contrôles par toute une série d'innovations.» Ces dernières ont notamment consisté en la centralisation des points de contrôle, l'ajout de machines de détection ou encore la présence de personnel d'accueil pour donner en amont des consignes de sécurité.