Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 1 décembre 2015

Victimes égorgées, éventrées ou décapitées au Bataclan?


Tout est parti d'un témoignage relayé par le journal «Le Progrès». Publié deux jours après les attentats, l'article était passé plus ou moins inaperçu. Mais, récemment repéré par des utilisateurs de Twitter, il a donné naissance à une rumeur qui vient ajouter de l'horreur à l'horreur. Dans les colonnes du quotidien régional, la mère d'un policier en poste à Paris raconte le calvaire qu'a vécu son fils le vendredi 13 novembre. «Ce qu’il a vu est horrible», confie cette femme, qui explique que son garçon était chargé de surveiller un bar tout près du Bataclan pendant la prise d'otages. Une fois rentré chez lui, le policier a pu rassurer sa mère par téléphone: «Il m’a raconté que ce n’était pas beau à voir (...) Il a vu des scènes de sang, des têtes coupées…»

C'est cette phrase précisément qui a mis la puce à l'oreille de certains twittos: des victimes du Bataclan ont-elles été décapitées ou égorgées par les terroristes? Une hypothèse renforcée par le témoignage laconique d'une rescapée qui, au détour d'une phrase balancée sur le web, a également évoqué des «têtes coupées».

La jeune femme, qui publiait sur Twitter sous le pseudo @mahahh, recherchait l'individu qui lui avait «tenu la main» pendant la prise d'otages au Bataclan. Une fois son ange gardien retrouvé, l'internaute avait tweeté la bonne nouvelle, ce qui lui avait valu une remarque grivoise de la part d'un twitto. Pour le remettre à sa place, la jeune femme avait alors rétorqué: «La prochaine fois que je marcherai sur des corps et verrai des têtes coupées, j'y penserai.» Il n'en fallait pas plus pour affoler un peu plus certains internautes. D'autant plus que le compte de @mahahh a été désactivé quelque temps après cette fameuse conversation.

Certains n'hésitent pas à crier à la censure et sont persuadés que le gouvernement français veut passer sous silence ces décapitations pour éviter de faire paniquer la population. D'autres ne sont pas loin d'y voir un complot et se demandent si les rescapés du Bataclan n'ont pas été «briefés» avant de témoigner dans la presse. Certains internautes tentent toutefois de calmer le jeu, arguant que ce sont les bombes des kamikazes ou les grenades lancées dans la fosse qui ont peut-être mutilé les corps de la sorte.

Malgré les appels des internautes qui lui demandent de communiquer au sujet de cette rumeur, le gouvernement ne s'est pas exprimé.