Les chiffres ne sont pas aussi alarmants qu'en Grande-Bretagne
Markus Seiler, l'affirme par ailleurs,
«il n'y a pas d'indices qui attestent de la présence de terroristes
parmi les migrants».
Image: Keystone
La Suisse continue de prendre des mesures contre le terrorisme à motivation djihadiste. La task force TETRA (terrorist traveller) a rendu ce matin son deuxième rapport. Il apparaît notamment qu'en Suisse, il y a des femmes et des mineurs qui se radicalisent. Markus Seiler, le chef du service de renseignement suisse, répond aux questions qui se posent.
En octobre 2015, 40 cas de départs (tous profils confondus) vers des zones de conflit ont été confirmés.
Des femmes et des mineurs établis en Suisse partent pour des pays du djihad? Dans quelle proportion et quels sont leur profil?
Heureusement les chiffres sont relativement bas comparé à d'autres Etats. On dénombre six femmes et deux mineurs qui sont partis dans un pays du djihad. En Grande-Bretagne, cela représente 40% des départs, en Suède 20%. Vu que nos chiffres sont sans commune mesure, il est difficile d'établir un profil type.
Et pour les mineurs, comment sont-ils radicalisés? Par internet, par leur entourage, la famille?
Comme il s'agit d'un petit nombre, je ne souhaite pas donner plus de détails. Surtout qu'il y a des procédures en cours. Mais il est clair que le réseau familial joue un rôle. Si celui-ci ne fonctionne pas, il y a certes le risque de radicalisation via internet mais aussi directement par des personnes rencontrées à l'extérieur de l'environnement familial.
Avec l'arrivée massive de requérants d'asile en Europe, y a-t-il un risque que des terroristes se fondent dans la masse des migrants?
Oui, on ne peut pas l'exclure. C'est pourquoi nous regardons les dossiers des réfugiés que nous recevons du Secrétariat d'Etat aux migrations. Nous sommes particulièrement attentifs quand des requérants viennent de certains pays à risque qui figurent sur notre liste, liste qui est confidentielle. Mais on peut dire aujourd'hui, et nous l'entendons aussi chez nos collègues européens, il n'y a pas d'indices qui attestent de la présence de terroristes parmi les migrants. Ce qui inquiète en revanche nos collègues allemands, qui sont confrontés à une arrivée massive de migrants, c'est que ces derniers ne soient pas tous enregistrés. Et puis, ils observent que des groupes extrémistes (ndlr: sans doute des Salafistes) prennent contact avec les migrants et tentent de les gagner à leur cause.